Intervention des militants FRONT UNIQUE dans les instances de la FSU

Compte-rendu de mandat

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Bureau national de la FSU du 17décembre 2018

Compte rendu de la CAN du SNASUB du 20 novembre 2018 par vos élus Front Unique

Motions Front Unique – CA SNCS-FSU 30 novembre 2018

Motions Front Unique – CA du SNCS FSU du 28 septembre 2018

Compte rendu de la CAN du SNASUB de septembre 2018 par les élus Front Unique

Conseil national de la FSU – 29 et 30 mai 2018

motion adoptée par le congrès académique snasub Clermont, le 3 avril 2018

Conseil national de la FSU – 20 et 21 mars 2018

Conseil national de la FSU – 23 et 24 janvier 2018

 





Année 2005

Année 2006

Année 2007

Année 2008/2009

Année 2010

Année 2011

Année 2012

Année 2013

Année 2014

Année 2015-2017


 

 



Une partie de nos interventions se trouve classée dans les Lettres de liaison

 



Bureau national de la FSU du 17décembre 2018

Intervention du représentant du courant Front Unique

Dans la situation actuelle, la FSU, principale fédération syndicale de l’Enseignement public, a une responsabilité déterminante et immédiate.

Depuis 3 semaines, le gouvernement Macron-Philippe déploie une terrible répression policière contre les lycéens qui se sont mobilisés pour la satisfaction de leurs revendications. Avec une ampleur inouïe, les jeunes ont été victimes d’insultes, de provocations, de gazage, de tabassage, de tirs au visage – certains ont été défigurés –, d’arrestations, de rafles, de gardes à vue sans avocat, de comparutions immédiates, de condamnations expéditives. En plus de sa police et de sa justice, le gouvernement a enrôlé toute la hiérarchie de l’Education nationale pour faire obstacle au mouvement des lycéens, pour les empêcher de s’exprimer, de se réunir, de manifester. Les lycéens de Mantes la Jolie mis à genoux par les policiers devant leur lycée sont l’exemple le plus flagrant et révulsant de la volonté du gouvernement de mettre la jeunesse au pas, de la soumettre à l’ordre établi. En renforçant le dispositif Vigipirate, le gouvernement s’est doté d’une arme supplémentaire contre les lycéens en lutte, pour tenter d’interdire leur mobilisation.

L’acharnement du gouvernement à briser le mouvement lycéen tient à sa crainte de voir la jonction des lycéens et des enseignants dans un combat commun. En effet, les revendications des lycéens sont celles des enseignants : retrait de la réforme du lycée et de celle de la voie professionnelle, contre les bacs « maison », contre Parcoursup qui organise la sélection sociale à l’Université. Cette jonction profs/lycéens est urgente alors que les DHG (dotations horaires) attendues début janvier, en application de la réforme du lycée vont supprimer postes et moyens horaires. Et le nouveau projet de loi Blanquer pourrait être bientôt présenté au parlement.

- La responsabilité de la FSU est d’abord de condamner la répression policière déchaînée contre la jeunesse. Et concrètement, notre fédération doit organiser la protection des lycéens dans leur droit d’expression, de rassemblement, de manifestation. Cela implique des appels communs enseignants/ lycéens à se rassembler et à manifester ensemble.

- La FSU doit reprendre pleinement à son compte les revendications des lycéens et des enseignants. Aujourd’hui, il est possible d’en obtenir la satisfaction et même de donner un coup d’arrêt à toute la politique gouvernementale contre l’Enseignement public et le droit aux études.

- La responsabilité de la FSU est d’organiser la jonction entre la jeunesse et les enseignants en appelant à une manifestation nationale pour la satisfaction des revendications là où ça se décide, c’est-à dire au Ministère de l’Education nationale. La FSU doit s’adresser aux dirigeants des organisations de lycéens et d’étudiants ainsi qu’à ceux des autres syndicats enseignants pour qu’ils s’associent à cette initiative.

Dans cette voie, la FSU et ses syndicats peuvent contribuer à ouvrir une issue à l’ensemble de la population laborieuse et de la jeunesse. Si une défaite est infligée au gouvernement dans l’enseignement public, cela fournira un point d’appui pour que soit stoppée son offensive contre l’ensemble des acquis des travailleurs.

Motion présentée par le courant Front Unique

Le Bureau national de la FSU réuni le 17 décembre 2018 :

- condamne la violente répression policière contre les lycéens mobilisés pour la défense de leurs revendications. Il exige que cessent les interventions policières aux abords des établissements scolaires et décide d’œuvrer à la protection des jeunes mobilisés.

- reprend à son compte les revendications communes des lycéens, des étudiants et des enseignants : retrait des réformes du lycée et du bac, de celle de la voie professionnelle, de la sélection sociale à l’entrée de l’Université, annulation des suppressions de postes, halte à la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers, retrait du SNU (service national universel).

- pour obtenir la satisfaction de ces revendications, il décide d’appeler à une manifestation centrale au Ministère de l’Education nationale. Il s’adresse aux dirigeants des organisations de lycéens, d’étudiants, et à ceux des autres syndicats enseignants pour l’organisation commune et la réussite de cette manifestation.

(Résultat du vote : 1 pour ; 9 contre ; 13 refus de vote)


Compte rendu de la CAN du SNASUB du 20 novembre 2018 par vos élus Front Unique

Cette CAN se tenait quelques jours après que le CDFN de la FSU (principale instance délibérative de la fédération) ait décidé de signer le nouveau protocole « sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique ».

Ce nouveau protocole commence par un préambule avec cette phrase édifiante :

« La situation respective des femmes et des hommes fera ainsi l’objet d’un examen attentif visant à assurer l’égalité de traitement entre les femmes et les hommes dans le cadre des quatre chantiers engagés par le Gouvernement au titre de la refondation du contrat social avec les agents publics, et plus largement dans le cadre des futures réformes ayant un impact sur les conditions d’emploi des agents publics, notamment dans celle relative aux retraites. »

Bref l’objet de cet accord est de s’assurer que femmes et hommes soient maltraités de la même manière dans le cadre des quatre chantiers de démolition de la fonction publique et dans le cadre de toutes les autres contre-réformes à venir et en particulier celle des retraites.

En proposant cet accord qui contient quelques déclarations d'intention pour l'égalité femmes-hommes, le gouvernement entendait obtenir la signature des syndicats quelques mois avant le dépôt de son projet de loi sur la Fonction publique. Celui-ci est la transcription des projets déclinés dans le Programme Action Publique 2022, une casse sans précédent des garanties statutaires et des services publics, sur laquelle nous sommes revenus en détail depuis maintenant plus de 6 mois dans nos interventions ou écrits.

Nous avons donc concentré nos interventions lors de la CAN sur ce protocole d'accord femmes-hommes car il fait partie du projet de loi à venir visant à démanteler la Fonction publique.

A cela s’ajoute tous les points négatifs de ce protocole femmes-hommes que relève la FSU, que nous avons également souligné, et qui normalement aurait dû la conduire à refuser de le signer.

La justification de cette signature par la secrétaire générale adjointe du SNASUB est remarquable : « Il y a des avancées non négligeables dans le protocole. Ce n’est pas parfait mais c’est mieux que rien. »

Vous lirez-ci-dessous notre intervention qui reprend la position qu’a défendu seul Front Unique au CDFN.

Intervention de Patrice Aurand (Front Unique) : Ainsi avec un cynisme à toute épreuve, le gouvernement prétend vouloir du bien aux femmes travaillant dans la fonction publique. Comment accepter une telle hypocrisie de la part de ceux qui veulent individualiser les rémunérations et étendre largement le recours au contrat ?

Généraliser la précarité et renforcer le pouvoir des petits chefs en supprimant le pouvoir de contrôle des représentants des personnels, améliorerez la situation des femmes dans la fonction publique ?

Quand le gouvernement évoque l’égalité on sait ce qu’il en est : c’est toujours l’alignement par le bas.

Avec cette signature, ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est va-t-on permettre au gouvernement de s’appuyer sur un soutien public des organisations syndicales pour l’aider à aller jusqu’à son projet de loi de démantèlement de la Fonction publique ?!

Quel combat a été mené depuis la CAN de septembre en défense de la Fonction publique ?

Avons-nous réussi à faire entendre nos revendications dans les chantiers du PAP 2022 ?

D’une façon ou d’une autre le gouvernement a t-il renoncé à l’une de ses offensives contre les travailleurs, notamment l’assurance chômage, les retraites ou son plan de destruction des statuts ?

Je crois que nous pouvons nous accorder pour répondre Non à ces questions.

Au contraire le gouvernement n’a pas ralenti une seconde sa politique réactionnaire. Et d’ailleurs pourquoi l’aurait-il fait puisque rien de sérieux n’a été entrepris contre lui ! Le budget 2019, passé comme une lettre à la poste, est le reflet de cette politique qui ne vise qu’à nous pressurer davantage.

Concernant le programme d’action publique 2022, lors du groupe de travail du 22 octobre, il a été confirmé que "la part mérite du régime indemnitaire serait obligatoire et devrait représenter une fraction minimale de l’ensemble du régime indemnitaire" et que les primes et indemnités seraient désindexées "progressivement" de la valeur du point d’indice. De quoi donner une large marge de manœuvre à une gestion déconcentrée des personnels. Et comme le dit Jean-Marc Canon de la CGT, « accroître la part des primes dans la rémunération totale des agents, c’est augmenter les inégalités. »

Le 30 octobre a eu lieu une dernière concertation sur les chantiers 3 et 4 du PAP22. De nouveau la réaffirmation d’une rémunération plus individualisée et comme l’a dit Dussopt « étendre largement le recours au contrat sur les emplois permanents, quel que soit le niveau de l’emploi. ». Tout en déclarant le cœur sur la main ne pas vouloir remettre en cause le statut.

Quelle information avons-nous reçue de la part du SNASUB ou de la FSU sur ces dernières réunions ? Quelle analyse, publique ou interne ? Quels documents transmis aux élus ? RIEN. Ce sont Emancipation et Front Unique qui, en fonction de leurs moyens, ont essayé de faire ce boulot  en diffusant des documents ou apportant leurs analyses sur la liste Snasub-can!

La forme c’est le fond. Pour la direction de la FSU et celle du SNASUB, Il faut camoufler aux personnels et en premier lieu aux syndiqués, la réalité de la brutalité extraordinaire des attaques à venir !

Et dans le même temps, à l'image de l'intervention de la CGT Fonction publique devant Olivier Dussopt le 18 juillet 2018, il s'agit de faire allégeance au gouvernement dès lors que celui-ci assurera aux représentants syndicaux que leurs décharges ne seront pas diminuées par ces contre-réformes.

Tel est le sens de l'intervention de la CGT que nous citons in extenso : "Voulant encore croire, en dépit de vos actes, au fait que les organisations syndicales ne soient pas considérées par vous comme des obstacles ou des adversaires, nous vous demandons solennellement de prendre dès aujourd’hui un engagement. Celui-ci est le suivant: que vos réformes régressives des organismes consultatifs n’auront pas de répercussions négatives sur le volume des droits attachés à l’exercice des mandats syndicaux et à ceux des représentants des personnels." (http://www.financespubliques.cgt.fr/sites/default/files/intervention_cgt_fp_devant_dussopt_le_180718.pdf)

Bref, la direction CGT prend acte de la liquidation des commissions paritaires et des droits des fonctionnaires qu’elles garantissent, annoncées noir sur blanc dans les concertations PAP 2022, et les accepte... à la simple condition que soit maintenu le volume des heures de décharges syndicales, autrement dit que soient préservés les intérêts de l’appareil des permanents !

Le discours de la direction de la FSU, et sa signature du protocole femmes-hommes, ne disent pas autre chose !

Depuis des mois les dirigeants syndicaux reconnaissent que le gouvernement n'a pas bougé d'un iota dans ses objectifs. Prime au mérite, fin des CAP, généralisation des recrutements contractuels, plan de départ volontaire. Tout était annoncé mi mars avec le document « Refonder la fonction publique, remis par Darmanin.

Voilà où donc nous a mené de mars à octobre la participation assidue des directions syndicales aux chantiers du PAP22.

C’est un constat objectif, une fois de plus la participation à une concertation sur un projet du gouvernement n’a servi qu’à le laisser avancer. Il peut aujourd’hui sans crainte se projeter jusqu’à son projet de loi prévu au printemps.

C’est ainsi qu’il compte dès à présent sur la signature du protocole  « sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique », partie prenante de ce projet de loi.

FO, la CGT, Solidaires ont fait savoir leur hésitation à signer avant les élections professionnelles. Le CDFN de la FSU a décidé de signer !

La FSU se retrouve ainsi en 1ere ligne pour les encourager à signer. Et elle se retrouve de nouveau au côté de l’UNSA et de la CFDT !

Au moment même de la campagne électorale ! Est-ce là le signal que nous voulons envoyer à nos électeurs, nos syndiqués ?

Concernant PAP 2022, le tract de notre fédération destiné aux élections professionnelles ne titre-t-il pas clairement : « Fonction publique, le plan de démolition du gouvernement ».

Quel crédit aurons-nous si nos écrits ne sont pas en accord avec nos actes ?

Signer ce protocole signifierait donc accepter de s’inscrire dans le projet de loi que l’on caractérise à juste titre comme un plan de démolition de la fonction publique.

A contrario le refus de signer créerait une situation favorable pour défendre le mot d’ordre auprès des fédérations de fonctionnaires, retrait pur et simple du projet de loi de destruction de la Fonction publique, et arrêt des concertions sur ce projet.

Alors, pour défendre la fonction publique des assauts du gouvernement, notre fédération – la FSU – doit refuser d’apporter son soutien au gouvernement et donc de signer son protocole.

La CAN du SNASUB demande à la FSU de refuser de signer ce protocole.

Elle doit informer immédiatement les agents de la brutalité du contenu du PAP 2022, dont le gouvernement veut transcrire réglementairement les projets dès le printemps 2019 à travers un projet de loi.

Sur cette base, il faut appeler à l’unité pour le RETRAIT de ces projets, contre toute discussion sur les objectifs du gouvernement.

 

La motion que nous avons soumise au vote reprenait cette conclusion et ajoutait :

« Par ailleurs la CAN du SNASUB décide une campagne d’information sur la brutalité du contenu du PAP 2022. Sur cette base, elle appelle à l’unité pour le RETRAIT du PAP 2022, contre toute discussion sur les objectifs du gouvernement. »

Vote : 2 pour   13 contre   4 abstentions

 

Pour Front Unique, Patrice Aurand

 

 

Motions Front Unique – CA SNCS-FSU 30 novembre 2018

Non à la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers !

Le gouvernement Macron-Philippe a annoncé l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants hors Union Européenne qui passeraient de de 170 à 2.800 euros en licence et de 243 à 3.800 euros en master et doctorat. Les doctorants sont particulièrement concernés, 40% d’entre eux viennent de l’étranger et parmi eux plus de 75% ne sont pas européens. Une thèse c’est au minimum 3 années, ce qui leur couterait au moins 11400€ alors qu’ils travaillent dans nos laboratoires pour un salaire de référence de 1437€ net/mois … quand ils ont un financement public : ANR, MESR... .

De plus, si ce projet ne concerne à cette étape que les étudiants étrangers, tous les étudiants  sont dans la ligne de mire du gouvernement comme le recommande la Cour des comptes dans  un rapport émis à sa demande, ou comme le montre l’expérimentation des diplômes d’établissement « master » payants à Nice.

La CA du SNCS exige :

-          L’abandon de toute discrimination contre les étudiants étrangers !

-          Le retrait du plan du gouvernement qui veut instaurer des études payantes pour les étudiants étrangers aujourd’hui et demain pour tous les étudiants !

Elle mandate le BN du SNCS pour organiser ce combat dans l’unité avec toutes organisations syndicales de l’ESR pour obtenir satisfaction et préparer une :

Manifestation centrale nationale là où se décident ces plans : au ministère de l’enseignement supérieur de la recherche !

Pour :  5, Contre :  2, Abs : 7

________________

Non  à la signature du protocole dit

« Pour l’égalité professionnelle pour les femmes et les hommes » !

Dès le départ, ce protocole se situe dans le cadre de la politique de Macron qui aurait «  érigé en grande cause » de son  quinquennat l’égalité entre les hommes et les femmes alors même que celles-ci, souvent réduite au temps partiels imposés et à la précarité, paient le prix fort ses attaques tout azimut contre les conquêtes ouvrières (l’inversion des normes dans le code du travail, sélection à l’entrée de l’université, contre les retraites, les aides sociales, l’assurance chômage, …)

Le préambule donne  le cadre de cet accord  : "La situation respective des femmes et des hommes fera ainsi l’objet d’un examen attentif visant à assurer l’égalité de traitement entre les femmes et les hommes dans le cadre des quatre chantiers engagés par le Gouvernement au titre de la refondation du contrat social avec les agents publics, et plus largement dans le cadre des futures réformes ayant un impact sur les conditions d’emploi des agents publics notamment dans celle relative aux retraites".

Or la FSU qualifie, à juste titre, cette réforme de la fonction publique comme un « plan de démolition de la fonction publique».

Comment peut-elle signer un accord qui se place ouvertement dans ce cadre?

C’est pourquoi la CA du SNCS-FSU demande à la FSU de retirer sa signature  du protocole dit « pour l’égalité professionnelle pour les femmes et les hommes »

Pour :  4, Contre :  8, Abs : 3

 

Motions Front Unique – CA du SNCS FSU du 28 septembre 2018

 

Retrait pur et simple du projet d’ordonnance relative

à l'expérimentation de nouvelles formes de rapprochement, de regroupement ou de fusion des établissements d'enseignement supérieur et de recherche.

 

Avec ce projet d’ordonnance, le gouvernement entend accélérer la mise en place d’établissements incluant universités publics et privés et organismes de recherche, qui pourraient déroger au statut prévu par le code de l’éducation. Ces établissements,  qui n’auraient d’université que le nom, devraient fonctionner comme  des entreprises privés.

Ce projet constitue une étape décisive vers la mise en place d’universités concurrentes, avec des universités dite « d’excellence » et des universités de seconde zone dans le cadre de leur privatisation et de la territorialisation de l’ESR.

La CA constate que plusieurs COMUE (dont celle de la ministre Vidal) ont déjà commencé à préparer le terrain. Cela se traduit, pour les personnels des universités et des EPST par des mobilités, des pertes de congés, des réorganisations de laboratoires, des obligations d’enseignement pour les chercheurs, des masters payants …. .

La CA du SNCS-FSU est déterminé à contribuer à faire échouer cette politique de dislocation  de l’enseignement supérieur public et des organismes publics de recherche qui ouvre la voie à remise en cause nos statuts.

Elle  se prononce pour le retrait de ce projet d’ordonnance dans l’ESR et pour le boycott de toutes les instances impliquées dans la mise en place de tels établissements à commencer par le prochain CNESR  où ce projet sera à l’ordre du jour.

Il mandate le BN du SNCS pour qu’il s’adresse aux autres organisations syndicales de l’ESR  pour qu’elles reprennent à leur compte ces positions et  mener cette mobilisation  dans l’unité.

Pour : 5 ; Contre 14 ; Abs : 2 ; NPPV : 2

___________________

 

Pour la défense des régimes de retraites et de la Sécurité Sociale

Le gouvernement Macron-Philippe à travers sa contre-réforme des retraites cherche à la fois à détruire le régime général et les régimes spéciaux, et en particulier le code des pensions pour les fonctionnaires.

Les concertations pour mettre en place cette destruction ont été lancées depuis avril 2018, elles devraient aboutir à une loi début 2019.

La CA du SNCS se prononce pour la

- la défense du Code des pensions des fonctionnaires

- la défense inconditionnellement la Sécurité Sociale et l'abondement de sa branche vieillesse par le salaire différé.

Elle exige le retrait pur et simple du projet de contre-réforme  des retraites

C’est pourquoi elle mandate le BN du SNCS pour intervenir auprès de la FSU pour qu’elle décide de rompre toutes les concertations avec le gouvernement sur cette contre-réforme des retraites et en exige le retrait pur et simple.

Pour : 5 ; Contre 12 ; Abs : 4 ; NPPV : 0


Compte rendu de la CAN du SNASUB de septembre 2018 par les élus Front Unique

Cette rentrée s’inscrit dans un contexte particulier, celui d’une offensive redoublée contre les conquêtes ouvrières s’appuyant sur les défaites subis par les travailleurs de la SNCF, de la jeunesse avec la mise à mal du bac et l’affirmation d’une sélection à l’entrée de l’université. Autant d’objectifs visés depuis des lustres par la bourgeoisie.

Plus particulièrement pour la fonction publique, l’offensive se détaille à travers un vaste plan, le Programme d’action publique 2022 contre lequel les élus front Unique sont les seuls à avoir expliqué dès le début les enjeux. La question qui est posée après 6 mois de chantiers de concertation avec les directions syndicales, est combien de temps encore celles-ci vont-elles jouer le jeu de dupe mis en place par le gouvernement ?

Il est question d’augmenter le pouvoir des chefs d’établissements pour recruter, pour le salaire d’augmenter la part indemnitaire au détriment de la part d’indice, et d’augmenter le recrutement de contractuels, de développer les postes à profils.

Ces objectifs ne peuvent supporter une gestion centralisée des effectifs (mutations). Les CAP doivent être vidées de leur contenus. L’égalité de traitement réglé par les grilles indiciaires doit laisser la place aux compétences, au mérite. C’est l’individualisation complète des salaires.

Toute cette politique ne peut conduire qu’à une chose : la fin des statuts.

 

Interventions dans le débat général

 

Nous avons d'abord fait le constat de l'ampleur des coups sans précédents portés par Macron, dans tous les domaines, et en particulier la défaite imposée aux Cheminots et aux lycéens-étudiants avec la généralisation de la sélection.

Ce sont sur ces défaites que Macron s’appuie pour continuer. Effectivement Macron au congrès le 9 juillet a confirmé ses objectifs politiques. L’assurance chômage, mais aussi les retraites sont notamment parmi ses cibles. Et le 11 juillet Dussopt a lui, confirmé les objectifs du Programme d’action publique (PAP 22).

Mais pour mener cette offensive, Macron a besoin de s’assurer de la présence des représentants syndicaux. Au congrès il a annoncé vouloir « jeter les bases d’un contrat social, celui du siècle qui s’ouvre ». Et c’est exactement l’objet du sommet social organisé le 17 juillet.

 

Nous avons souligné ce fait majeur que le dialogue social est indispensable à ce gouvernement qui par ses seules forces n'est pas capable d'imposer de tels coups.

Ceci est particulièrement vrai pour les fonctionnaires, et bientôt les retraites, où les concertations mises en place, sur un an avec 100 réunions, visent à légitimer la nécessité des réformes, accréditer l'idée qu'il y a quelque chose à discuter, à gagner pour les agents dans ce cadre.

Annoncé le 1er février par Philippe, détaillé par Darmanin le 16 mars, PAP 2022 n'est ni plus ni moins qu'une déclaration de guerre qui au fur et à mesure des groupes de travail avec la participation active des dirigeants syndicaux, confirme qu'il s'agit de vider totalement les statuts des garanties collectives et individuelles qui y sont rattachés.

Rien ne doit rester !

Recrutement : tout pouvoir donné aux chefs d'établissements comme Blanquer vient de l'instaurer pour 10% des postes d’enseignants dès cette rentrée.

Le recrutement des contractuels en lieu et place des titulaires va se généraliser, surtout dans les secteurs ou fonctions jugées non nécessairement réalisables par des fonctionnaires (ménage, cantines, etc.)

Mutations : idem, mais cela est généralisé, les CAP perdant TOTALEMENT leurs prérogatives de contrôle et d'établissement de barèmes, dans ce domaine.

Promotions : idem. Les CAP perdent leurs prérogatives. Les CT-CHSCT seront consultés sur les règles de gestion mais ensuite, tout est entre les mains de l'administration et de la hiérarchie. Par ailleurs, les règles de gestion ne doivent pas tenir compte de l'ancienneté comme critère, mais en premier lieu de la performance, de l'expérience professionnelle.

Rémunération : la part de l'indice doit baisser au profit de l'indemnitaire lié aux fonctions et plus encore lié à la performance. Le Rifseep colle trop à l'indiciaire pour Darmanin. Tout doit être rattaché à la performance, au mérite. C'est l'individualisation complète des salaires.

Généralisation de la polyvalence et des statuts interministériels voire inter-fonction publique, dans le cadre des suppressions de postes massives et des regroupements de service, notamment en lien avec les fusions d'académies ou de région.

Si on prend une par une nos garanties collectives ou individuelles, elles doivent toutes sauter. Et je ne parle pas ici du temps de travail, des congés, qui sont dans le collimateur des gouvernements depuis plusieurs années et qui sont largement menacés, certaines universités ayant déjà réduit les congés, au nom de l'alignement aux 1600 heures, soit disant pas faites.

 

Face à cette offensive quel a été le discours des directions syndicales ?

La CGT rapporte de la réunion entre les directions syndicales et Dussopt le 18 juillet : « sur le fond, plus que jamais nous constatons que, sur l’essentiel, il n’y a pas de véritable espace de concertation.. » et rajoute que contre l’avis de la majorité des organisations syndicales le gouvernement impose ses objectifs.

Ce constat, qui arrive 6 mois après la déclaration de guerre de Philippe le 1er février, devrait amener la conclusion : Pas touche aux statuts de la Fonction publique ! Nous refusons toute discussion sur le programme PAP 2022 et exigeons son retrait pur et simple.

 

Au lieu de ça la FSU communique 3 jours après : « le gouvernement ne doit plus tarder pour dévoiler ses intentions réelles pour l’avenir de la Fonction publique ». Mais mieux encore, ce communiqué FSU comme la déclaration faite devant Darmanin en juillet illustrent parfaitement un accompagnement des réformes, le refus de caractérisation de celles-ci, le refus d'informer les agents (aucun tract SNASUB réalisé au 20 septembre alors que les annonces précises datent du 16 mars !)

 

Au final, ces deux textes de la FSU font une analyse qui tout en pointant de graves dangers et évoquant même un dynamitage du statut, laisse entendre qu'on est néanmoins dans un cadre de discussion normal, qu'il ne s'agit nullement à travers ces concertations d'avancer vers un projet de liquidation générale des droits des fonctionnaires.

- On ne dit pas qu'on est contre, qu'on demande le retrait, on dit qu'on ne partage pas les objectifs" qu'on "n'est pas favorable" 

- On ne dit pas qu'on casse les droits des personnels, on dit qu'ils ne pourront plus" intervenir dans de bonnes conditions"

- On ne dit pas les raisons de la volonté du gouvernement du liquider les CAP, on dit ne toujours pas comprendre "la plus-value d'un tel projet"

- On ne dit pas que tout pouvoir va revenir à la hiérarchie pour les mutations et promo, mais "qu'il peut y avoir un problème de transparence"

- On ne dit pas que l'individualisation est liquidatrice des droits des agents et de la qualité du service public, on dit que cela "ne convient pas aux principes et missions d’intérêt général de la Fonction publique

- On ne dit pas que les concertations servent uniquement l'intérêt du gouvernement et que la seule perspective c'est d'en sortir, on constate quand même que  « Le dialogue social mené, même si les réunions sont nombreuses, ne tient pas compte des réflexions et propositions des organisations syndicales" et que "la FSU n’a visiblement pas été entendue »  et on  reste « inquiets du fait que la recherche d’un minimum de consensus ne semble pas être l’objectif » du gouvernement (notez bien, "un minimum de consensus" !)

 

Le deuxième étage de la fusée, laissant les mains libres au gouvernement, c'est le refus de se prononcer contre ces projets, d'en demander le retrait. PAS UNE SEULE FOIS, les interventions, pétitions de la FSU demandent le retrait de ces projets !

Le refus de se battre pour le retrait des projets explique le refus de rompre la participation aux discussions sur le PAP 22, et les journées d’action sans lendemain.

 

Dernière étage de la fusée : les modalités d'action.

D'abord, aucun tract d'information par le SNASUB, ensuite, tract FSU ne donnant que peu d'éléments et ne se prononçant pas pour le retrait

Avant les vacances, il y avait eu pétition FSU qui elle aussi ne se prononçait pas contre, et qui a été signée par 27000 personnes (même pas un syndiqué sur 2).

La journée d'action du 9 octobre n'est absolument pas centrée sur le rejet des projets. Et les syndicats ont d'ores-et-déjà dit que d'ici les élections de décembre, il n'y aurait aucune autre initiative unitaire. Autrement dit, elles déclarent à Darmanin que le 9 octobre, on défile et fait grève sur des mots d'ordre tournant le dos à ceux nécessaires pour affronter Macron, et quoi qu'il arrive, on s'arrête là !

 

Dernière chose. Le 4 pages d'argumentaires du SNASUB pour lutter contre les fusions d'académies ne dit rien du fait que ces fusions ont d'abord pour objectif de supprimer des postes, comme si on n'avait pas l'exemple de la fusion des régions derrière nous (pas citée une seule fois).

Les 400 postes d'administratifs supprimés, annoncés au lendemain de la CAN, devenus depuis 550 selon les documents du Budget 2019, éclairent parfaitement la réalité de cette politique de casse.

 

Face à cette orientation, en dehors des interventions des 3 élus Front Unique présents, quelques autres camarades ont pointé le fait que l'action du syndicat n'était pas suffisamment centrée sur la bataille contre PAP 2022 et la remise en cause des CAP, d'autres ont pointé que les concertations étaient mortifères et qu'il fallait quitter celles mises en place sur PAP 2022.

 

Voici la motion que nous avons soumise au vote. Elle a recueilli 3 voix sur 23 présents (plusieurs camarades susceptibles de la voter étaient déjà partis à 15h30 lors du vote)

 

Motion Front Unique

 

Après avoir liquidé le Statut des Cheminots, le gouvernement Macron-Philippe entend en finir avec les droits des Fonctionnaires et nos régimes de retraite. L'arrêter impose de l'affronter !

 

Après avoir cassé le Code du Travail, instauré la sélection à l'Université et liquidé le statut des cheminots, le gouvernement Macron-Philippe a montré cet été sa détermination à poursuivre son programme de démantèlement de l'ensemble des droits acquis par la jeunesse et les travailleurs de ce pays.

Il l'a fait en particulier dans le domaine de l’Éducation nationale avec notamment la fusion annoncée des Académies, la mise des enseignants sous la tutelle de leur directeur avec le profilage des postes, la confirmation de sa volonté d'en finir avec le paritarisme.

 

L'offensive contre le statut de la FP au cœur du Programme Action Publique 2022 trouve son prolongement dans les projets de contre-réforme des retraites et la liquidation programmée du code des pensions qui fait partie intégrante du statut de la FP.

Ce qui est en jeu avec PAP 2022 c'est la fin des garanties collectives et individuelles, c'est la fin du statut !

Le Programme Action Publique 2022 détaillé dans le document «Refonder le contrat social avec les agents publics» et se déclinant en 4 chantiers de concertations, entend en finir avec nos statuts, nos garanties collectives.

 

Chaque réunion depuis mars voit Darmanin et Dussopt avancer : Ils déclarent vouloir :

·         « supprimer toute compétence des CAP sur les actes en matière de mobilité/mutation », généralisant les recrutements au fil de l'eau via une Bourse de l'emploi donnant tout pouvoir aux chefs d'établissements pour recruter.

·         Laisser à l'administration seule, et en particulier aux chefs d'établissement, au nom de la « déconcentration managériale », tout pouvoir en termes de promotions. L'avis des élus ne sera demandé qu'en amont, sur les critères devant prévaloir pour les mutations, étant précisé que l'ancienneté ne doit plus être un critère, à la différence du mérite.

·         Supprimer les CAP par corps pour les remplacer par des CAP réunissant tous les agents d'une même catégorie au sein d'un Ministère.

·         Réduire le travail des élus à la seule étude des recours, la liste des opérations de gestion susceptible de recours étant drastiquement réduite !

·          

Avec cette attaque sans précédent contre le paritarisme, laissant tout pouvoir à la hiérarchie pour recruter, muter, promouvoir, le gouvernement veut fusionner CT et CHSCT, réduisant d'autant les possibilités d'interventions des élus, réduisant en particulier les possibilités d'avis sur les réorganisation de services.

Il entend accroître de façon sensible le recours au contrat en lieu et place des recrutements statutaires.

Surtout, à côté des 120000 suppressions de postes annoncées, il entend réaliser des économies importantes sur la masse salariale en privilégiant l'indemnitaire au détriment de la prépondérance du point d'indice dans nos rémunérations, faisant ainsi pression sur les agents confrontés à la surcharge de travail !

A la demande d'un rattrapage du pouvoir d'achat, Darmanin a répondu : pas de dégel du point d'indice, aucune mesure générale ne sera prise ;

A la demande d'un plan de titularisation, il a répondu : « L'avenir, c'est le contrat » !

A la demande d'un renforcement des droits collectifs, le gouvernement dit : Fin des prérogatives des CAP, y compris au cours du mandat des élus en décembre !

Face au désaccord syndical unanime sur ses propositions, il les a maintenues intégralement !

Ce gouvernement est déterminé à aller jusqu'au bout dans la casse de nos droits, comme il l'a fait avec le Code du Travail, le statut des Cheminots. Sa politique est entièrement au service du Capital et du patronat. Il faut l'arrêter !

Il faut le faire reculer, obtenir le retrait de Programme Action publique 2022.

La première nécessité est donc de l'empêcher de continuer de dérouler son programme via la poursuite des concertations à travers ces 4 chantiers. Ce dialogue social ne sert qu'à désarmer les personnels et leurs syndicats.

La CAN du SNASUB-FSU, réunie le 12 septembre 2018, affirme qu'il faut en finir avec les concertations mortifères qui ne peuvent déboucher que sur la mise en œuvre des contre réformes gouvernementales ; il propose au CDFN de décider que la FSU se situant sur le terrain de la défense inconditionnelle du statut de la Fonction Publique dans tous ses aspects (CAP, recrutement, salaires, …) se retire des concertations sur une réforme qui organise sa liquidation.

Il doit en être de même sur la concertation à venir sur les Retraites, qui ne visent qu'à légitimer l'instauration de la Retraite par points et la liquidation du système des pensions, une attaque fondamentale.

La CAN du SNASUB rappelle que son congrès national du SNASUB s'est prononcé pour le retrait du Programme Action Publique 2022 et s'adresse à la FSU et aux organisations syndicales de son secteur afin qu'elles reprennent cette exigence.

L'aspiration des travailleurs à combattre Macron et sa politique est de plus en plus forte.

Pour affronter et vaincre Macron, il faut appeler à la mobilisation jusqu'au retrait de PAP 2022. Il faudra œuvrer à celle pour le retrait de la contre-réforme des retraites.

Ainsi serait ouverte la voie pour défendre nos revendications.


Conseil national de la FSU – 29 et 30 mai 2018

Le courant Front Unique est intervenu pour que la direction de la FSU se prononce :

- Pour la rupture de la concertation avec le gouvernement sur ses projets destructeurs, en défense du statut de la fonction publique

- Pour le droit de tout bachelier à s’inscrire dans l'université et la filière de son choix

- Pour la levée des poursuites contre les jeunes du lycée Arago

Intervention FU dans le débat général (29 mai)

Rien ne permet mieux de juger le gouvernement Macron-Philippe que la façon dont il traite la jeunesse. Ces derniers mois il a multiplié les interventions policières contre les étudiants mobilisés contre la sélection à l’Université. Avec Parcoursup, les lycéens ont bien compris que le gouvernement veut limiter drastiquement leur droit aux études supérieures. Il y a une semaine au lycée Arago de Paris, c’est une véritable rafle qui a été organisée contre une centaine de jeunes, souvent mineurs. Certains ont déjà été jugés, d’autres sont en attente d’un procès. Il y a là une volonté gouvernementale délibérée d’humilier et de terroriser les plus jeunes pour les dissuader de défendre leur avenir. Nous devons exiger : flics hors des lycées et des facs ! Levée de toutes les poursuites pour les jeunes raflés à Arago !

Toute la politique de ce gouvernement, formé depuis un an, va dans le même sens. C’est bel et bien la destruction systématique des acquis ouvriers qu’il met en œuvre en accéléré. Avec en quelques mois, un bilan édifiant : liquidation du code du travail, sélection à l’université, suppression du bac comme diplôme national et anonyme. Il faut ajouter la loi sécurité publique qui intègre les mesures d’exception de l’état d’urgence dans le droit commun et la loi scélérate asile-immigration contre les migrants adoptée en 1ère lecture à l’Assemblée nationale le mois dernier.

Cette séquence a été menée au pas de charge. Et pour les ordonnances sur la loi travail, la sélection à la fac et les attaques contre le bac et le lycée, tous les dirigeants syndicaux ont accepté de participer jusqu’au bout aux concertations convoquées par le gouvernement. Ces premiers succès ont conforté Macron à opérer un saut qualitatif dans la destruction des acquis essentiels de l’après-guerre. Pour s’ouvrir la voie, il a considéré qu’il avait les moyens de mettre ses pas dans ceux de Thatcher. Il a choisi d’affronter la corporation sans doute la plus puissante, celle des cheminots. Il n’a nullement caché ses objectifs : liquidation du statut des cheminots, réforme du de la SNCF pour préparer sa privatisation et ouverture à la concurrence. L’intersyndicale dirigée par la CGT a délibérément refusé de défendre le statut des cheminots. En particulier, en acceptant de discuter de la convention collective du rail qui se substituera au statut, les dirigeants syndicaux ont donné leur blanc-seing au gouvernement pour qu’il le liquide. Les cheminots se sont mobilisés massivement et ont combattu avec acharnement en défense de leur statut. Mais ils ne sont pas parvenus à passer outre le dispositif de grèves perlées conçu pour atomiser leur combat et pour organiser l’épuisement de leur mobilisation.

La défaite des cheminots – hélas prévisible –ne serait pas seulement la leur, ce serait aussi celle de l’ensemble de la classe ouvrière et de la jeunesse.

Déjà, le gouvernement, en s’appuyant sur sa victoire anticipée contre les cheminots, veut avancer avec détermination dans la liquidation du statut des fonctionnaires et de l’ensemble du système des retraites. Il entreprend aussi une attaque d’ampleur contre l’enseignement professionnel public.

Lors de la réunion du 25 mai sur le chantier dit « du dialogue social » dans la fonction publique, le gouvernement a avec arrogance affirmé ses objectifs : en finir de fait avec les CAP, instances qui permettent aux représentants du personnel de veiller au respect des règles (promotion, mutations, etc) contre l’arbitraire de l’administration. C’est donc une attaque en règle contre les personnels et contre les syndicats.

Le communiqué FSU appelle les agents « à réagir à cette attaque frontale contre leurs droits. ». Mais comment la direction de notre fédération elle-même a réagi à cette « attaque frontale ». Notre secrétaire générale a indiqué, dans une interview donnée au Site café pédagogique : « On a demandé un autre scénario et une autre réunion. On est prêt à des évolutions sur le fonctionnement des CAP. »

Bref la demande de plus de concertations et l’acceptation d’évolutions du rôle des CAP.

Mais au-delà des CAP, c’est bien l’ensemble du Plan action publique 2022 qui est une arme de guerre contre la fonction publique et ses agents. Et sa déclinaison est organisée dans un ensemble de chantiers de démolition qui prévoient en particulier le recours accru au contrat qui deviendrait la norme, la rémunération au mérite, l’accentuation de la mobilité etc.

Face à cette guerre proclamée contre la Fonction publique, les dirigeants des syndicats de fonctionnaires, à commencer par ceux de notre fédération, doivent cesser de participer aux concertations sur PAP 2022. Chacun sait comment le gouvernement utilise ces concertations pour prouver que ses attaques contre les travailleurs ont été concertées avec les responsables des organisations syndicales.

Les syndiqués, mais aussi tous ceux qui seront sollicités en décembre lors des élections professionnelles sont en droit d’exiger que les dirigeants syndicaux rompent ces concertations avec le gouvernement. Déjà des instances se prononcent en ce sens comme le CDFD du 63 et récemment, au congrès national du SNASUB, un amendement pour la rupture des concertations sur PAP 2022 a obtenu 42% des suffrages exprimés.

Notre fédération ne peut se défausser de sa propre responsabilité, en regrettant comme vient de le faire Bernadette Groison le manque de mobilisation des personnels.

La responsabilité la plus urgente de notre fédération c’est de se prononcer pour la rupture immédiate de la concertation mortifère sur le Plan action publique. Personne ne peut prétendre combattre le gouvernement en continuant à siéger à ses côtés dans ses attaques contre la fonction publique.

 

Intervention pour la rupture de la concertation sur les chantiers de liquidation du statut de la Fonction publique (30 mai, présentation de motion)

Camarades, depuis notre dernier CDFN, le gouvernement a avancé dans sa volonté d’en finir avec le statut de la Fonction publique. Nous sommes à un moment crucial pour l’avenir du statut de la FP. Le gouvernement a déclaré la guerre contre les fonctionnaires, leur statut, et leurs organisations syndicales !

La brutalité des annonces faites au mois de février, puis au mois de mars, et confirmées le 25 mai par Dussopt, ne peut surprendre personne, et surtout pas la direction de la FSU.

Depuis octobre 2017, le gouvernement n’a laissé aucune ambiguïté quant à ses projets destructeurs.

Pourtant, par le biais de la concertation, du dialogue social, il a pu rendre plusieurs documents, dont aucun ne marque le moindre recul, de l’aveu même de la direction de la FSU.

Il y a urgence à stopper le gouvernement !

A ce jour, à l’exception de quelques prises de positions comme celle du congrès national du SNASUB, il n’y a pas de position pour le retrait du projet du gouvernement de destruction de la FP.

La première des responsabilités de notre CDFN est de se prononcer pour le retrait du projet gouvernemental !

Le dernier US Mag, le journal du SNES publie un article intitulé « Fonction Publique, Rénovation ou destruction » ?

La direction du Snes peut-elle laisser entendre qu’il y a la moindre ambigüité dans les objectifs du gouvernement ?

L’annonce de la liquidation de fait des CAP, renvoyées, au mieux, à un rôle d’enregistrement des décisions prises par l’administration doit-elle être discutée ?

Discuter de CAP par corps, remplacées par des CAP par catégorie, c’est discuter de l’alignement sur la Fonction publique Territoriale où il n’y a pas de garanties statutaires par corps !

C’est discuter de la liquidation du contrôle lors des mutations et de la vérification des garanties statutaires appliquées à chaque collègue, chaque agent, dans son déroulement de carrière.

Mais c’est aussi discuter de la liquidation des organisations syndicales elles-mêmes ! S’il n’y a plus de statut, il n’y a plus de règles, et il n’y a plus besoin d’organisations syndicales pour les faire respecter.

Dans le même temps on donne plus de pouvoir aux chefs (d’établissement, présidents d’universités…) pour appliquer de nouvelles sanctions disciplinaires.

Pour que les agents se dressent contre cette attaque frontale, il faut que les dirigeants syndicaux se dressent contre le gouvernement ce qui est contradictoire avec les déclarations de Bernadette Groison.

En effet, notre secrétaire générale indiquait hier : « Nous (la direction de la FSU) allons aller dans les réunions jouer la carte de la contradiction jusqu’au bout. C’est plus difficile que de dire qu’on ne siège pas. La FSU n’est pas fainéante pour porter le débat au ministère » !

Comment peut-on prétendre aujourd’hui qu’il y aurait quelque chose à gagner en participant à des concertations alors que le gouvernement a d’ores et déjà indiqué qu’il ne reculerait pas d’un pouce sur ses objectifs ?

Si le "débat" continue, alors, ce ne peut être que sur la mise en œuvre de la réforme. Si on discute quand tout est ficelé, on discute de l'application de la réforme. D’ailleurs, notre secrétaire générale vient de le confirmer lorsqu’elle dit que « nous pouvons penser qu’il y a matière à discussion sur les CAP » !

Devant l’ampleur de l’attaque, la direction de la FSU doit au contraire se retirer des discussions/concertations sur les chantiers Fonction Publique. Elle doit s’adresser aux autres directions syndicales de la FP pour qu’elles en fassent de même.

Continuer à participer, c’est contribuer à faire passer le projet gouvernemental.

Motion : Pour la défense du statut de la Fonction publique,

rupture de la concertation sur les chantiers de liquidation du statut.

Le document de travail « Définir un nouveau modèle de dialogue social dans la Fonction publique », rendu le 25 mai par le gouvernement, confirme et amplifie la gravité des premières annonces faites les 1er février et 13 mars 2018. Ces attaques déclinées en 4 « chantiers » sont d’une brutalité inouïe contre les fonctionnaires et leur statut :

* La liquidation de fait des Commissions Paritaires (chantier 1).

* La rémunération individualisée (chantier 2), c’est le salaire au mérite.

* L’évolution de carrière (Chantier 3), véritable plan social dans la Fonction publique.

* Le recrutement par contrat, donc la fin du statut de la Fonction publique (chantier 4).

En liquidant le rôle des commissions paritaires, le gouvernement porte un coup d'une rare violence au statut de la Fonction publique, et de chacun de ses corps. Mais aussi aux organisations syndicales dont le rôle dans les commissions paritaires est de vérifier le respect des garanties statutaires appliquées à chaque collègue dans son déroulement de carrière et pour ses mutations.

La méthode du gouvernement, c’est la concertation qui dure depuis le mois d’octobre et qui a fonctionné depuis au profit exclusif des objectifs gouvernementaux.

En conséquence, le CDFN de la FSU réuni les 29 et 30 mai 2018 :

- exige le retrait immédiat des projets gouvernementaux (PAP 2022 et chantiers dits de « refondation » de la FP) visant en particulier à la destruction du statut de la Fonction Publique.

- indique que la FSU cesse immédiatement toute participation aux concertations sur les chantiers FP, et qu’elle s’adresse aux autres organisations ou confédérations syndicales pour qu’elles reprennent cette position.

(10 pour ; 61 contre ; 1 abstention ; 37 refus de vote)

Intervention pour le droit de tout bachelier à s’inscrire dans l’université et la filière de son choix (30 mai, présentation de motion)

Avec le dispositif Parcoursup de la loi ORE de sélection à l'université, des dizaines de milliers de bacheliers vont se retrouver sans affectation ou dans des filières et des universités qu'ils n'ont pas souhaitées.

Hervé Cristofol a rappelé hier la catastrophe que cela représente : dès l’annonce du 1er tour des résultats, 400 000 bacheliers n’avaient pas d’affectation ; aujourd’hui, il en reste 260 000 et 20 000 ont déjà abandonné !

A quelques semaines du bac, les lycéens ont découvert que l’horizon de leur avenir se bouchait.

Et si nous observons la cartographie des résultats, ce sont les lycéens des lycées d’enseignement professionnels et ceux des lycées des quartiers défavorisés qui sont les plus concernés par le refus d’accès à l’université.

Le pourcentage d’élèves sans réponse positive ou ayant reçu un refus est de 44% pour la moyenne nationale ; il est de 76% dans une classe de terminale S à Pantin, il est de 82% dans des classes professionnelles du 93 ou 94 ; ou encore de 100% dans une classe technologique de Bondy.

Que devons-nous dire à nos élèves ? A nos enfants ?

Les valeurs que nous avons l’habitude de rappeler dans cette assemblée sont foulées aux pieds. Ce pour quoi des générations d’enseignants et de parents se sont battus est en train d’être liquidé sous nos yeux… Cette question de Parcoursup n’est apparue que dans la dernière mouture du texte action. Et encore, sous une forme édulcorée par rapport au communiqué de la FSU du 22/05 qui disait « La FSU exige que tous les lycéens lauréats du baccalauréat puissent choisir leurs études ». Dans le texte action, il n’est plus question que d’un « accès de tous les bacheliers à l’université par un système d’affectation plus juste et plus transparent. »

C’est très grave !

Il y en a ras-le-bol d’entendre toujours le même discours : au début, on nous rabâche le même « wait and see », on nous serine que les concertations vont permettre de faire « bouger les lignes », pour ensuite jouer les vierges effarouchées quand la défaite est consommée.

Contrairement à ce que le communiqué de la FSU du 22/05 nous dit, ce n’est pas un fiasco ! Du point de vue du gouvernement, c’est une pleine réussite !

Macron l’avait affirmé dans une interview l’été dernier : « Nous ferons en sorte que l’on arrête de faire croire (…) que l’université est la solution pour tout le monde. ». La loi ORE a été promulguée pour répondre à cette demande présidentielle. C’est tout à fait délibérément que ce logiciel a été conçu. Le faible nombre de lycéens dont une des demandes a été satisfaite lors de la 1ère attribution le 22 mai est un message adressé aux lycéens : « Sachez que c’en est fini du droit pour le plus grand nombre de pouvoir obtenir la filière de son choix ». C’est un puissant levier pour induire le découragement et la résignation face à des obstacles qui seront toujours plus nombreux. Le gouvernement sait que quand l’accès à un droit est rendu difficile, ce sont les plus faibles qui renonceront à le solliciter. Ainsi, il est fort possible qu’à la rentrée, la prévision du nombre supplémentaire d’étudiants ne soit pas vérifiée à cause du découragement d’un grand nombre de lycéens. Il est même possible que ce découragement affecte aussi le nombre de bacheliers 2018.

Notre fédération doit exiger l’abrogation de la loi ORE.

Et exiger le droit de tout bachelier de s’inscrire dans l’université et la filière de son choix. Ce qui implique la suppression de Parcoursup.

Elle doit œuvrer avec les syndicats enseignants, les organisations lycéennes et la FCPE à l’appel à manifester au ministère pour imposer que ce droit soit respecté. La même démarche pouvant être réalisée devant les rectorats en province.

Motion : Pour le droit de tout bachelier à s’inscrire

dans l'université et la filière de son choix

Avec le dispositif Parcoursup de la loi ORE de sélection à l'université, des dizaines de milliers de bacheliers vont se retrouver sans affectation ou dans des filières et des universités qu'ils n'ont pas souhaitées.

C'est pourquoi le CDFN de la FSU se prononce pour l'abrogation de la loi ORE et le droit de tout bachelier de s'inscrire dans l'université et la filière de son choix.

La FSU s'adresse aux syndicats enseignants, aux organisations lycéennes et à la FCPE pour organiser une manifestation, à Paris, devant le ministère (devant les rectorats en province), pour imposer que ce droit soit respecté. 

(13 pour ; 61 contre ; 0 abstention ; 35 refus de vote)

Intervention pour la levée des poursuites contre les jeunes du lycée Arago

(30 mai, présentation de motion)

Camarades, le fait majeur de la période actuelle, c'est l'irruption générale, violente et systématique des flics dans les facs et les manifestations. Elle fait directement suite à l'intervention des nervis de l'ancien doyen de la fac de droit de Montpellier.

La liste est tellement longue qu'il est difficile de tenir un bilan comptable précis des arrestations. Ce qui est certain, c'est qu'autant à Paris qu'en province, le gouvernement a décidé de terroriser tous ceux qui oseraient s'opposer à lui, quand bien même ils seraient dans leur droit le plus strict.

Chaque manifestation, chaque mouvement des travailleurs, des étudiants, des lycéens est une occasion pour la police d'intervenir brutalement avec des dizaines d'arrestations à la clé. Ce qui est en jeu aujourd'hui, c'est purement et simplement la remise en cause du droit de manifester.

Il faut rappeler tout de même que le principe de franchise universitaire existe en France depuis le début du 13e siècle. C'est un retour en arrière de huit siècles que nous impose le gouvernement. Souvenons-nous encore qu'il y a 50 ans, c'est la rafle de 400 étudiants qui occupaient la Sorbonne qui avait déclenché la grève générale.

Le gouvernement a déclaré la guerre aux travailleurs et à la jeunesse comme certains ici l'ont souligné. D'une manière générale, il a déclaré la guerre à tous ceux qui veulent défendre leurs droits et même simplement la dignité humaine lorsqu'il s'agit de la situation des migrants.

Il faut le dire : cette situation est la conséquence directe de l'appel implicite au vote Macron lors du deuxième tour de la présidentielle. Un appel dans lequel notre fédération a pris toute sa part en demandant à ce que pas une voix ne soit accordée au seul Front National. Il est de notre responsabilité de ne pas laisser la jeunesse et les travailleurs seuls face à cette répression.

Il ne peut pas y avoir de discussion avec un gouvernement qui agresse la jeunesse, réprime toute opposition, tout en laissant les mains libres aux identitaires. A Montpellier, ce sont bien Macron et Collomb qui ont donné des directives à la police pour qu'elle escorte les nazillons afin de les mettre hors de danger. Et non pas un gouvernement Front National. D'ailleurs le texte action l'admet à mots couverts lorsqu'il est noté que la répression s'est accélérée depuis l'arrivée de Macron au pouvoir.

Le texte action indique que le gouvernement a agi de manière disproportionnée. La répression n'est pas disproportionnée, elle est proprement scandaleuse.

Face à un tel scandale, seule une riposte d'ampleur permettrait d'ouvrir la voie à une victoire pour notre classe. Nous devons exiger la libération immédiate des étudiants emprisonnés. Nous devons exiger la levée immédiate de toutes les poursuites par la justice. Nous devons combattre pour ne plus voir un seul flic dans les facs et les lycées. C'est le sens de la motion Front Unique.

Motion : Pour la levée des poursuites contre les jeunes raflés à Arago

Le 22 Mai 2018 au lycée Arago à Paris, une centaine de jeunes ont été raflés, traités comme du bétail dans des fourgons puis enfermés deux jours et deux nuits souvent sans même que leurs parents soient prévenus. Cela s'inscrit dans le développement de mesures répressives d'une exceptionnelle gravité pour étouffer dans l'œuf toute tentative de la jeunesse scolarisée de s'opposer à la sélection à l'entrée de l'université par la mise en œuvre de Parcoursup.

Désormais, contre le droit de réunion et de manifestation, les interventions policières sur les campus et dans les lycées sont monnaie courante. Elles font écho à la répression des militants syndicaux combattant en défense des droits des travailleurs, comme en témoigne la condamnation des délégués CGT d'Air France. Cela vaut aussi pour ceux qui veulent venir en aide aux migrants.

Le CDFN exige l'abandon de toute procédure judiciaire contre tous les jeunes raflés à Arago.

Il exige la libération immédiate de tous les étudiants encore en rétention préventive.

Il se prononce pour la revendication : La police hors des lycées et des facultés !

La jeunesse a le droit de se battre pour défendre son avenir.

Le CDFN se prononce en défense du droit de réunion et de manifestation des lycéens comme des étudiants.

(10 pour ; 56 contre ; 1 abstention ; 42 refus de vote)

 


 

 

motion adoptée par le congrès académique snasub Clermont, le 3 avril 2018

 

Pour la défense inconditionnelle du statut des fonctionnaires !

Pour le retrait du PAP 2022 !

Pour que les syndicats refusent de participer aux concertations chargés de mettre en place ce chantier de démolition de la fonction publique !


Le 1er février 2018, Edouard Philippe a détaillé les projets de contre-réforme du gouvernement contre le statut des fonctionnaires et contre la fonction publique. La section académique de Clermont a dès le 4 mars transmis à tous les personnels BIATSS de l’Académie un tract les informant en détail de la gravité de ces attaques sans précédent contenues dans ce “Programme Action publique 2022 » (PAP 2022).

Le document remis le 13 mars par Darmanin aux syndicats confirme et aggrave les annonces du 1er février. Le gouvernement entend obtenir l’accord des syndicats pour discuter pendant un an de des attaques contenues dans ce document. Il s'agit de :

-liquider les CHSCT ; réduire le nombre de CAP nationales en limitant leurs prérogatives à la seule étude des recours ; donner tout pouvoir aux chefs d'établissements ou Recteurs sur les promotions et mutations ;

-faire du recours au contrat la norme dans la fonction publique en lieu et place du recrutement statutaire et par concours;

-réduire la part de l'indiciaire au bénéfice d’un salaire au mérite, aboutissant avec les primes fonctionnelles instaurées par le RIFSEEP à une individualisation totale des rémunérations ;

-développer les corps interministériels, généraliser la polyvalence, étendre encore la mobilité imposée dans le cadre des suppressions de postes, des transferts de missions ou de la privatisation de services publics ;

-mettre en place d'un plan de départs volontaires, en réalité un plan de licenciements, en rétablissant un article de la loi Mobilité de 2010 qui prévoit le licenciement du fonctionnaire refusant 3 offres de postes. Il s'agit là de l'application à marche forcée de ce qui s'est passé à France Telecom depuis une vingtaine d'années !

C'est une déclaration de guerre contre nos statuts et nos missions !

La défense des personnels, des services publics, exige de se prononcer pour le retrait pur et simple de ces projets


Il n'y a rien à concerter ou négocier dans ce programme de casse, comme il n'y avait rien à négocier sur les ordonnances Macron que le gouvernement a pu faire entériner après 3 mois de concertations.

Telle a été la position de notre tract académique du 4 février, comme telle avait été la position de la CAN du SNASUB en novembre, demandant à la FSU de quitter les concertations PAP 2022.


La participation des syndicats ne peut être qu’un obstacle à la mobilisation nécessaire pour arrêter cette offensive sur le seul mot d'ordre qui s'impose : retrait du Programme Action Publique 2022.

En conséquence, le Congrès académique du SNASUB-FSU Clermont-Ferrand, réuni, le 3 avril 2018, se prononce :

- pour le retrait immédiat du projet Macron-Philippe-Darmanin dit Programme «Action Publique 2022 »;

- pour que les représentants du SNASUB-FSU et de la FSU mettent un terme immédiat à leur participation à toutes concertations concernant ce projet, et qu’ils s’adressent en ce sens aux autres organisations ou confédérations syndicales;

-pour que le congrès national du Snasub reprenne ces positions.




Adoptée par 12 Pour, 1 Contre, 3 Abstentions


Conseil national de la FSU – 20 et 21 mars 2018

Le courant Front Unique est intervenu pour que la direction de la FSU se prononce :

- Pour la défense inconditionnelle du statut des fonctionnaires et le refus de toute concertation avec le gouvernement sur ses chantiers de démolition de la fonction publique

- Pour l’abrogation de la loi Vidal, pour le retrait de la réforme bac-lycée et le refus de la concertation sur sa mise en œuvre

- Pour le retrait du projet de loi « asile-immigration »

 

Intervention FU dans le débat général (20 mars)

C’est au pas de charge que le gouvernement Macron-Philippe porte ses coups.

Contre les migrants avec le projet de loi « asile immigration ».

Contre les libertés démocratiques avec la loi « sécurité publique ».

Contre la liberté d’information avec son projet de loi « Fake news » et sa prise de contrôle de l’audiovisuel public.

Contre le parlement avec le recours systématique à la procédure accélérée ou aux ordonnances et la volonté de restreindre le droit d’amendement.

Il s’en prend violemment aux retraités, aux chômeurs, aux fonctionnaires, à la jeunesse, à l’enseignement et à l’hôpital publics.

Son ambition : liquider l’ensemble des acquis des travailleurs.

Sa détermination semble sans faille. Pourtant les ministres invoquent à chaque moment comme un joker, la méthode de la concertation.

Chacun sait en quoi elle consiste. Il s’agit pour le gouvernement une fois que ses objectifs sont bien définis et affichés d’obtenir que les responsables syndicaux acceptent de s’inscrire dans un cycle de réunions avec le gouvernement qui aboutit invariablement à la mise en œuvre de l’intégralité du plan gouvernemental.

C’est ainsi que le gouvernement a pu promulguer ses ordonnances contre le droit du travail.

Qu’il a fait adopter sa loi de sélection à l’Université.

Qu’il s’apprête à mettre en œuvre sa contre-réforme bac-lycée qui vise à liquider le bac comme diplôme national et anonyme.

Et maintenant, conforté par ces victoires, ce gouvernement entend franchir un cran supplémentaire en portant un coup décisif, voire mortel aux cheminots et aux fonctionnaires – un "moment Thatcher" selon Mediapart. Via la SNCF, il s'agit rien moins que de briser le fer de lance du prolétariat en France. Et hélas il faut le dire, à ce jour, le dispositif arrêté par les dirigeants syndicaux permet au gouvernement de poursuivre son offensive : n’acceptent-ils pas de s’inscrire dans toutes les concertations convoquées par le gouvernement et par Pépy ? Et aujourd'hui, n'appellent-ils pas à un dispositif de grèves "perlées", concassées, tout en expliquant qu'il s'agit d'"infléchir le projet gouvernemental"?

L'urgence, la responsabilité qui est celle de ce CDFN, c'est bien d'œuvrer à la rupture du "dialogue" avec ce gouvernement, en fait le refus de la collaboration pure et simple que le gouvernement exige sur ses objectifs.

Jusqu’à présent, force est de constater que tous les responsables syndicaux se sont entièrement soumis à la concertation convoquée par le gouvernement pour faire aboutir ses plans destructeurs. Cette participation est inacceptable.

Elle laisse à penser que les projets du gouvernement ne seraient pas si graves et qu’ils pourraient être discutés au lieu d’être combattus.

Elle anesthésie les résistances au lieu de les susciter.

Elle apporte une aide décisive au gouvernement dont il aurait bien du mal à se passer.

Les responsables des organisations syndicales n’ont pas à s’insérer dans le dispositif gouvernemental de concassage des acquis des travailleurs. Leur responsabilité, c’est de le refuser et de défendre bec et ongles les intérêts des travailleurs.

Le dispositif contre le bac et le lycée est bien avancé mais pas encore totalement abouti. L’intersyndicale du second degré a adopté un communiqué qui indique : « Le retrait des projets sur le baccalauréat et le lycée est un préalable à toute véritable discussion » Alors une conclusion s’impose : notre fédération, ses syndicats concernés à commencer par le principal, le SNES, doivent boycotter le CSE de demain et obtenir que les représentants des autres syndicats fassent de même.

Et puisque dans ce communiqué et dans ceux de l’intersyndicale du supérieur est revendiquée l’abrogation de la loi Vidal, les représentants des syndicats de la FSU doivent refuser de participer à la concertation ouverte par la ministre de l’enseignement supérieur sur la réforme de la licence qui est la déclinaison de la loi ORE.

Le gouvernement s’attaque à la SNCF comme entreprise publique, pour sa privatisation et entreprend la liquidation du statut des cheminots. En parallèle, il ouvre quatre chantiers de démolition de la fonction publique avec en point d’orgue là aussi le statut de fonctionnaire.

Et il ouvre bien sûr de nouveaux cycles de concertations. Alors les dirigeants syndicaux doivent cesser de prêter la main au gouvernement.

Notre CDFN doit exiger le retrait pur et simple du projet gouvernemental contre la fonction publique, du programme « Action Publique 2022 », et mettre en avant le mot d’ordre : « défense inconditionnelle du statut de fonctionnaire ». Et puisque le gouvernement organise un ensemble de concertations pour mettre en œuvre ses plans destructeurs de la Fonction publique, la direction de notre fédération doit proclamer qu’elle refusera d’y participer. Elle doit œuvrer à la constitution d’un front uni des fédérations de fonctionnaires contre le gouvernement et ses plans destructeurs.

Intervention FU pour le retrait du projet de réforme fonction publique (présentation motion)

Comme l’on dit de nombreux intervenants, le plan du gouvernement contre la fonction publique est extrêmement clair :

- casser les statuts des trois fonctions publiques ;

- privatiser un maximum de « missions » ;

- en finir avec les concours et généraliser  le recrutement  de contractuels  au niveau local ;

- casser les grilles indiciaires, individualiser les rémunérations et instaurer le salaire au mérite ;

- liquider les commissions paritaires où les organisations syndicales peuvent jouer leur rôle de défense des garanties statutaires.

Dans le projet de texte action qui nous a été remis hier, les attaques contre les statuts de la fonction publique sont correctement analysés et dénoncés. Mais à aucun moment ce texte ne conclut sur l’exigence du retrait de ce projet destructeur.

Au lieu de défendre la fonction publique qui est attaquée comme jamais, le texte propose des évolutions nécessaires ! Au lieu de refuser de discuter avec le gouvernement, le texte propose d’ajouter d’autres sujets de discussions !

Hier, la question de la participation aux discussions sur le projet gouvernemental a été largement abordée.

Certains se sont interrogés sur l’intérêt d’une telle participation.

D’autres, les représentants de trois tendances, ont clairement exigé la fin des discussions. Le représentant de la FSU 63 a défendu une position analogue.

Enfin la représentante d’École Émancipée a indiqué qu’il serait illisible et incompréhensible pour les collègues que la FSU poursuive sa participation aux discussions.

Résumons : cette « concertation » vise à

-  supprimer les instances représentatives de gestion des carrières, de concertation, et de conditions de travail,

- supprimer le  statut  des fonctionnaires pour généraliser le recours au contrat,

- rémunérer au "mérite" et à la "performance",

- pousser les agents vers la sortie de la Fonction Publique.

La situation est claire. Elle nécessite un positionnement national fort, lisible, compréhensible et sans ambiguïté :

- l’exigence du retrait pur et simple du projet de réforme visant à la destruction du statut de la fonction publique ;

- l’arrêt immédiat de la participation aux concertations qui préparent cette destruction.

C’est le sens de la motion que nous soumettons au vote.

Motion : Pour la défense inconditionnelle du statut des fonctionnaires,

Pas de concertation sur les chantiers de démolition de la fonction publique

Le CDFN de la FSU réuni les 20 et 21 mars 2018 :

- exige le retrait immédiat du projet Macron-Philippe-Darmanin dit « CAP 2022 » ou « Action Publique 2022 » ou encore « refonder le contrat social avec les agents de la Fonction Publique » visant à la destruction des statuts de la Fonction Publique,

- et par conséquent demande que, dès à présent, la FSU mette un terme à sa participation à toutes concertations concernant ce projet, et qu’elle s’adresse aux autres organisations ou confédérations syndicales pour qu’elles reprennent cette position.

(11 pour ; 49 contre ; 0 abstention ; 33 refus de vote)

Intervention FU contre la sélection à la fac et la réforme bac-lycée (présentation motion)

La promulgation de la loi Vidal, instaurant la sélection à l’entrée de l’Université  a été signée devant les caméras par Macron en présence de Vidal et de Griveaux. Macron jubilait d’avoir accompli un objectif historique de la bourgeoisie : en finir avec le bac, 1er grade de l’enseignement supérieur pour interdire l’accès à l’université à des dizaines de milliers de jeunes des classes populaires.

A présent, en complément de la loi Vidal, c’est la réforme du Bac et du lycée qui est sur le point d’être adoptée.

Les projets de décrets et d’arrêtés présentés le 10 mars n’ont rien de surprenant. Ils reprennent, pour l’essentiel le contenu du rapport Mathiot.

Ces projets prévoient en particulier :

- la liquidation du bac comme diplôme national et anonyme (contrôle continu et les épreuves par lycée)

- la réduction des horaires d’enseignement

- la remise en cause de disciplines

Et pour supprimer massivement des postes dans le 2nd degré, le gouvernement prépare la pluridisciplinarité des enseignants

Cela fait des mois que le gouvernement ne cache pas ses intentions. Alors, pourquoi la direction du SNES a attendu si longtemps pour se prononcer, il faut le dire, assez timidement, pour le retrait de la réforme du Bac ?

En tout cas, une chose est certaine : il est impossible d’obtenir le retrait de la réforme bac-lycée sans affronter le gouvernement.

C’est pourquoi nous sommes intervenus hier pour que la délégation de la FSU boycotte le CSE qui se tient aujourd’hui. Ce boycott aurait envoyé un message fort et clair à nos collègues : celui du refus d’être utilisé comme une caution par le gouvernement.

Au contraire, Frédérique Rolet au nom du SNES a maintenu sa participation au CSE. Rappelons qu’à l’automne, nos directions avaient aussi scrupuleusement tenu leur place dans les instances consultatives qui préparaient l’adoption de la loi Vidal. On sait ce qu’il en est advenu.

Un communiqué de presse de l’intersyndicale du 2nd degré – dont fait partie le SNES – se prononce pour le retrait des projets sur le bac et le lycée. Mais il est évident que cette revendication ne peut aboutir sans une réelle mobilisation. C’est aux directions syndicales de montrer leur détermination en cessant toute concertation sur les projets bac-lycée. Et face à ce gouvernement de choc, c’est leur responsabilité de dresser la mobilisation des enseignants du second degré contre lui. Pour ce faire, il revient aux directions syndicales de convoquer une conférence nationale réunissant des délégués désignés par établissement ou par département.

C’est le sens de la motion que propose le courant Front Unique.

Motion : Pour l’abrogation de la loi Vidal, pour le retrait de la réforme bac-lycée,

Pas de concertation sur sa mise en œuvre

Le gouvernement attaque en règle la jeunesse et son droit aux études, l’enseignement public et les enseignants.

Avec la loi ORE, il instaure la sélection à l’entrée de l’Université et ôte au bac sa valeur de 1er grade universitaire.

Avec le projet de réforme du bac, il veut supprimer son caractère national et anonyme.

Avec la réforme du lycée qui en découle, il veut s’en prendre aux disciplines, aux horaires d’enseignement pour diminuer drastiquement le nombre d’enseignants et attaquer leur statut.

Le CDFN de la FSU réuni les 20 et 21 mars 2018 se prononce pour l’abrogation de la loi Vidal.

Il se prononce aussi pour le retrait de la réforme du bac et du lycée et refuse toutes les concertations sur sa mise en œuvre.

Pour cela, le CDFN s’adresse à ses syndicats concernés pour qu’une mobilisation sur ces objectifs soit organisée par la convocation d’une conférence nationale des délégués des établissements du 2nd degré.

(9 pour ; 49 contre ; 0 abstention ; 35 refus de vote)

Intervention FU pour le retrait du projet de loi « asile-immigration » (présentation motion)

Au cdfn de janvier, la direction a justifié son refus de voter notre motion par le fait que le texte du projet de loi n’était pas encore connu. Aujourd’hui personne ne peut plus douter de son caractère ultra réactionnaire

A la suite de la circulaire Collomb du 12 décembre qui organise le fichage des migrants dans les centres d’hébergement  d’urgence pour pouvoir mieux les expulser ensuite,

A la suite de la loi dite « des dublinés » adoptée le 15 février qui renforce la rétention administrative des étrangers déjà enregistrés dans un autre pays européen de façon à les y expulser. A noter que ce même jour, était aussi adoptée la loi Vidal sur la sélection à l’université et que dans les deux cas, le gouvernement a contraint sa majorité à adopter des textes durcis par les sénateurs LR.

Le projet de loi : « Pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif » dit « loi asile-immigration » vise à interdire le droit l’asile. Ses mesures :

-          Diminuer les délais pour déposer une demande d’asile, de 120 à 90 jours, et réduire le délai pour exercer le droit de recours

-          Porter la durée d’enfermement en centres de rétention de 45 à 90 jours voire 135 jours ;

-          Augmenter de 16 à 24 heures la durée de la retenue administrative pour vérification du droit de séjour

-          Créer un délit de franchissement non autorisé de frontière sanctionné par 1 an d’emprisonnement et 3750 € d’amende

-          Empêcher la régularisation des sans-papiers  en rendant passible de 5 ans d’emprisonnement et 75 000€ d’amende l’utilisation d’une carte d’identité pour se maintenir ou travailler sur le territoire

-          Interdire le retour sur le territoire français des personnes déboutées

Le harcèlement des migrants par les forces de police pour empêcher tout nouveau campement, le durcissement de la chasse aux clandestins sera bientôt complété par la liquidation du droit d’asile.

C’est la raison qui a poussé les agents et les magistrats de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), en charge des recours des déboutés du droit d’asile, à faire grève le 13 février et ceux de l’office français de protection et des réfugiés (OFPRA) le 21 février.

Toutes les organisations qui défendent les droits humains ont dénoncé le contenu de ce projet de loi scélérat. De très nombreuses en exigent le retrait. On peut citer en particulier la CGT, la Cimade, le  congrès académique du SNES de Nancy-Metz .

Le CDFN doit se prononcer clairement pour le retrait de ce projet de la loi comme il l’a fait pour la circulaire Collomb ; de même que pour l’abrogation de la loi dite des « dublinés ».

Motion : Pour le retrait du projet de loi « asile-immigration »

Le gouvernement Macron-Philippe-Collomb s’illustre par une politique d’une violence sans précédent contre les migrants et le droit d’asile.

Sur consigne du ministre de l’intérieur, la police multiplie les exactions contre les migrants ; la circulaire Collomb vise à les pourchasser jusque dans les centres d’hébergement.

Après l’adoption de la loi sur les « dublinés » le 15 février 2018, le projet de loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif » (dit «loi  asile-immigration »), soumis au parlement en avril, vise à liquider le droit d’asile :

- procédures expéditives, suppression de fait de la possibilité d’appel,

- augmentation de la durée de la rétention administrative,

- garde à vue prolongée pour les étrangers

- légitimation de la circulaire Collomb,

- création du délit de franchissement de frontière non autorisée,

- interdiction de retour sur le territoire

Le CDFN se prononce pour le retrait du projet de loi « asile-immigration », comme de la circulaire Collomb et pour l’abrogation de la loi « sur les dublinés».

(19 pour ; 43 contre ; 3 abstentions ; 28 refus de vote)

 


Conseil national de la FSU – 23 et 24 janvier 2018

Le courant Front Unique est intervenu pour que la direction de la FSU se prononce :

- Pour la convocation d’une manifestation centrale à l’Assemblée nationale pour empêcher le vote en seconde lecture de la loi de sélection à l’Université

- Pour le retrait du projet de réforme du bac et du lycée

- Pour le retrait du projet de loi anti-migrants du gouvernement

Intervention FU dans le débat général (23 janvier)

C’est tambour battant que le gouvernement Macron-Philippe mène ses attaques tous azimuts contre les travailleurs, les retraités, les chômeurs et les jeunes.

Ordonnances contre le droit du travail ; loi de finances 2018 qui couvre de milliards les plus riches ; budget de la Sécurité sociale qui cible l’hôpital public et ses personnels ; fonctionnaires attaqués sur tous les plans. Etc.

Mais s’il est un objectif fondamental auquel le gouvernement Macron-Philippe s’est attelé, c’est bien l’instauration de la sélection dès l’entrée à l’Université. La bourgeoisie s’y était cassé les dents en 68 et en 86 mais elle estime aujourd’hui être en mesure d’atteindre son but. Interdire l'accès à l'enseignement supérieur à des dizaines de milliers de bacheliers, essentiellement d'origine populaire, ce serait pour elle une victoire historique.

Contre le droit aux études de la jeunesse, le gouvernement Macron-Philippe conjugue le projet de loi Vidal de sélection et le projet de contre-réforme du bac et du lycée préparé par le rapport Mathiot qui devrait être publié demain.

La loi Vidal qui institue la sélection à l’entrée de l’Université a été votée sans encombre en 1ère lecture par l’Assemblée nationale le 19 décembre. Ce qui se dessine, c’est qu’avant même les résultats du bac, les lycéens de terminale seront systématiquement classés. Seuls ceux qui seront en tête de liste seront acceptés. Pour les autres, sans doute des dizaines de milliers de jeunes, ce sera un parcours du combattant pendant plusieurs mois avec un résultat très incertain. La filière de son choix dans l’Université de son choix sera réservée à une fraction très réduite des jeunes. Et chacun sait que ces bacheliers qui ne pourraient accéder à l’enseignement supérieur se verront orienter vers l’apprentissage sous la coupe du patronat. Le gouvernement programme d’ailleurs la liquidation de l’enseignement professionnel public en organisant son asphyxie financière.

Soulignons une fois de plus le rôle que le gouvernement assigne à la concertation pour atteindre ses objectifs. C’est ce que Vidal reconnaissait dans une interview donnée le 19 décembre à Educpros : « D’abord, je veux rappeler notre méthode : la concertation a permis de construire le Plan étudiants avec l’ensemble des acteurs qui la mettront en place. » Et si jusqu'à ce jour, la jeunesse ne s’est pas mobilisée, c'est en particulier parce qu'elle a été chloroformée par la concertation sur cette réforme.

Bien sûr la contre-réfome du bac et du lycée est totalement liée à la loi de sélection à la fac qu’elle doit compléter. Elle prépare la liquidation du bac en tant que diplôme national et anonyme. Elle prévoit la semestrialisation des enseignements pour remettre en cause la définition hebdomadaire des services des enseignants. Elle vise à diminuer les horaires d’enseignement et à supprimer des disciplines. La suppression de 2600 postes de stagiaires soit autant de postes aux concours enseignants du 2nd degré indique bien ce qui est recherché par le gouvernement.

La direction du SNES nous indique à juste titre que « le gouvernement a adopté la stratégie de la guerre éclair sur tous les fronts ». Il doit en découler que la FSU et les syndicats concernés refusent de participer à la concertation sur cette réforme du lycée et en particulier autour du rapport Mathiot.

Cet acte de rupture signifié au gouvernement et popularisé auprès des enseignants serait le signe tangible du combat pour la défense inconditionnelle du bac comme diplôme national et anonyme, 1er grade de l’enseignement supérieur et pour la défense des disciplines et des obligations de services des enseignants.

Encore une fois, j’insiste sur le caractère historique de la situation : l’enjeu de la loi Vidal et de celle du bac et du lycée, c’est un demi-siècle de combat de la jeunesse et des corps enseignants pour le droit aux études.

Ces jours-ci, pour commenter le décès de Devaquet, les medias ont exhumé des images d’immenses manifestations de jeunes qui convergeaient à Paris en 1986 vers l’Assemblée nationale et avaient obtenu gain de cause.

Comme alors, le combat réel pour imposer le retrait du projet de loi de sélection nécessite la convocation d’une immense manifestation devant l’Assemblée Nationale au moment du vote en seconde lecture, pour empêcher ce vote. C’est aux dirigeants de toutes les organisations syndicales d’organiser cette manifestation car l’avenir de la jeunesse est de la responsabilité de l’ensemble du mouvement ouvrier.

Pour conclure. J’ai concentré mon intervention sur les attaques historiques du gouvernement contre la jeunesse. L’autre actualité, c’est l’ignoble barbarie mise en œuvre par le gouvernement contre les migrants et la répression systématique contre ceux qui tentent de les aider. Nous y reviendrons demain.

Intervention FU contre la réforme du lycée et du Bac (présentation de motion)

 

« Le gouvernement a adopté la stratégie de la guerre éclair sur tous les fronts y compris dans le domaine éducatif. Les réformes de l’enseignement secondaire et supérieur, auxquelles il faut ajouter celles de la formation professionnelle, sont solidaires. »

C’est en ces termes que le SNES présente la situation dans l’Education nationale.

En ce qui concerne le secondaire, les enseignants vont être confrontés aujourd’hui aux propositions de la mission Mathiot sur la réforme du lycée et du Bac dont les grandes lignes sont déjà connues et ainsi présentées par le SNES :

« - annualisation des services et dilution des missions des enseignants entièrement centrées sur la gestion des flux lycéens et étudiants via l’orientation ;

- dégradation des conditions d’enseignement en raison de la multiplication des classes liées aux diminutions des horaires hebdomadaires propres à chaque discipline ; emplois du temps variables d’un semestre à l’autre ;

-dénaturation du lien pédagogique car l’enseignant devient le censeur de l’orientation post-bac ; les tensions entre enseignants, élèves et parents d’élèves risquent aussi de s’accroître compte tenu du poids accru du contrôle local.

Le nouveau système, s’il se mettait complètement en place, conforterait les logiques de ségrégation sociale et de relégation scolaire. »

Frédérique Rolet déclare par ailleurs :

« C’est une transformation en profondeur qui s’annonce, qui va dans le sens d’une dénaturation profonde de nos métiers. Mais rien n’est encore joué. »

Alors, si rien n’est encore joué, comment nous défendre ? Comment mobiliser nos collègues dont Bernadette Groison a qualifié hier « l’état d’esprit de fataliste, faute d’alternative, de perspective politique ». Est-ce à dire que notre fédération n’en propose pas ?

S’il s’agit d’une guerre éclair déclarée par le gouvernement, la première évidence est de ne pas pactiser avec l’ennemi, en acceptant de le rencontrer ou en proposant une autre réforme. Au contraire il faut organiser notre défense, ce qui signifie d’abord :

- Retrait des propositions de la mission Mathiot

- Refus de participer aux réunions de pseudo-concertation sur ces propositions

- Défense inconditionnelle du Bac comme examen national, anonyme et 1er grade universitaire.

Alors, un appel à la grève et à la manifestation nationale à l’AN, conjointement avec les organisations des étudiants et enseignants du supérieur, permettra à la fois d’empêcher le vote de la loi Vidal en 2ème lecture et d’interdire la réforme gouvernementale du Bac et du Lycée.

 

Motion : « Pour le retrait du projet de réforme du Bac et du Lycée »

En s’appuyant sur le rapport de la mission Mathiot, le gouvernement veut imposer une contre-réforme du bac et du lycée, véritable déclaration de guerre contre la jeunesse et les enseignants.

Ce que veut le gouvernement :

- ôter au bac sa valeur de diplôme national et anonyme, 1er grade universitaire

- attaquer l’organisation des enseignements de la 2nde à la terminale dans le but de supprimer des disciplines et de diminuer les horaires d’enseignement et introduire l’annualisation des services des enseignants

- renforcer les disparités et la concurrence entre établissements

- réduire les choix d’orientation et trier les élèves au détriment des lycéens des milieux populaires

Le CDFN de la FSU condamne le projet gouvernemental de réforme du bac et du lycée et en exigera le retrait pur et simple. Dans l’immédiat, il rejette dans sa totalité le rapport Mathiot.

Il demande à la direction de notre fédération et à celles de ses syndicats concernés de refuser la concertation avec Blanquer sur le rapport Mathiot.

Il leur demande également de s’adresser aux directions de tous les syndicats enseignants du secondaire et des organisations de la jeunesse pour constituer un front uni pour la défense inconditionnelle du bac comme diplôme national et anonyme et 1er grade universitaire.

(5 pour ; 58 contre ; 0 abstention ; 49 refus de vote)

Intervention FU contre la loi Vidal de sélection à l’Université (présentation de motion)

Il ressort une certitude des interventions de ce CDFN: La loi Vidal est une attaque sans précédent contre la jeunesse et l'enseignement public.

Tous ses aspects en ont été détaillés :

- Tri des bacheliers sur la base d’attendus en partie locaux

- Limitation des capacités d'accueil dans la plupart des filières du fait de l’asphyxie financière des universités.

Alors que 40 000 nouveaux bacheliers sont prévus en 2018 les jeunes des milieux populaires vont se voir interdire ou découragés de poursuivre des études universitaires.

Les projets de réforme du lycée viennent compléter la loi Vidal en liquidant le caractère anonyme et national du bac.

Dès lors que la réalité des objectifs gouvernementaux est apparue, une volonté de s’y opposer s’est exprimée dans la jeunesse, particulièrement chez les lycéens.

Mais du 17 juillet au 30 octobre, alors que les intentions du gouvernement étaient connues, la participation des organisations syndicales aux concertations a détourné les jeunes et les enseignants du combat centralisé contre le gouvernement.

Ainsi le projet de loi Vidal a pu être adopté sans encombre en première lecture à l’Assemblée nationale le 19 décembre.

On ne peut que se féliciter de lire dans  une tribune signée par Bernadette Groison en tant que secrétaire générale de la FSU et par les secrétaires de la CGT éduc, de FO éduc, de Solidaires, et par la présidente de l’UNEF : « Nous exigeons le retrait du projet de loi « relatif à l'orientation et à la réussite des étudiants » »

Le même texte se conclut ainsi « C’est pourquoi nous mettrons tout en œuvre, aujourd’hui et demain, pour obtenir le retrait de ce projet de loi »

Cette tribune est restée, hélas, confidentielle.

L’appel interfédéral pour le 1er février fixe comme objectif « l’abandon du projet de loi sur le premier cycle post bac et du plan « étudiant » qui l’accompagne, condition pour permettre une réforme ambitieuse qui garantisse le libre accès  de chacun au supérieur »

Le gouvernement procède bien à une « réforme ambitieuse » en prétendant réaliser en quelques mois des objectifs de la bourgeoisie sur lesquels des gouvernements ont échoué depuis 50 ans.

C’est donc bien le retrait de cette loi qu’il faut imposer.

Un intervenant dans le débat général expliquait en substance :

« Face à la cohérence et l’ampleur des attaques, la multiplication des journées de mobilisation en ordre dispersé, avec sans  grève, ne peut que conduire au sentiment d’impuissance à la démobilisation. Il faut définir un point clef, une date claire. »

La loi Vidal doit repasser à l’Assemblée nationale pour son adoption définitive. Voilà le point clef, et la date précise.

C’est dans ce sens que la motion front unique propose au CDFN de se prononcer pour l’organisation d’une manifestation centrale à l’Assemblée nationale dans l’unité de toutes les organisations syndicales des enseignantes et de la jeunesse au moment du vote en seconde lecture de la loi.

 

Motion : « Pour le retrait de la loi Vidal de sélection à l’entrée de l’Université »

La loi Vidal adoptée en première lecture en décembre à l’Assemblée nationale a pour objectif d’instaurer la sélection à l’entrée à l’université.

Elle prévoit que les lycéens seraient triés sur la base d’attendus nationaux et locaux. Le baccalauréat ne jouerait plus aucun rôle pour l’accès à l’université.

Les universités pourront fixer des capacités d’accueil dans  la plupart des filières.

Le gouvernement qui organise l’asphyxie financière des universités veut ainsi interdire l’accès à l’université des jeunes des milieux populaires alors qu’une augmentation de 40 000 bacheliers est attendue à la prochaine rentrée.

Cette réforme est complétée par celle du lycée qui liquiderait le baccalauréat comme examen national anonyme premier grade universitaire. L’accès à l’université dépendrait alors de choix fait par les lycéens dès la seconde. Les enseignants du secondaire deviendraient des auxiliaires de la sélection.

La FSU doit tout mettre en œuvre pour empêcher cette offensive d’une ampleur sans précédent contre la jeunesse et l’enseignement public :

Le CDFN de la FSU se prononce

- pour le retrait de la loi Vidal.

- Pour l’organisation du boycott actif de toutes les instances visant à mettre en œuvre la réforme (attendus ; capacités d’accueil)

- Pour l’organisation d’une manifestation centrale à l’Assemblée nationale dans l’unité de toutes les organisations syndicales des enseignants et de la jeunesse au moment du vote en seconde lecture de la loi.

(4 pour ; 60 contre ; 0 abstention ; 48 refus de vote)

Intervention FU pour le retrait du projet de loi anti-migrant (présentation motion)

La circulaire Collomb du 12 décembre pourrait démontrer à elle seule que le gouvernement Macron-Philippe est un gouvernement réactionnaire sur toute la ligne.

Tout est concentré dans l’objectif affiché d’expulser davantage et plus rapidement. Collomb l’a martelé : «La lutte contre l’immigration irrégulière est une priorité de l’action gouvernementale ».

Le gouvernement veut transformer les centres d’hébergement en centres de tri et de contrôle, préalable à l’expulsion de la grande majorité des réfugiés. Qui a déjà visité Ellis Island à l’entrée de New York (où arrivaient les bateaux pour l’Amérique de 1892 à 1954), et transformé aujourd’hui en musée de l’immigration, peut se faire une idée de l’atrocité de cette politique de parcage, de tri. Comme dit Le Clézio : « Eh bien, cela est dégueulasse. Il n’y a pas d’autre mot »

Parallèlement à la circulaire, les consignes données aux préfets ont été claires : la répression sera sévère contre les personnes en détresse et ceux qui les défendent. On parle ici de tabassage, de gazage d’individus, mais aussi de leurs couvertures, leurs sacs de couchage, de la lacération de leurs tentes… Et ceci, à Calais, à Paris ou dans la vallée de la Roya.

Comme l’écrit Yann Moix, ce sont « des actes criminels envers les exilés », utilisant le terme de « protocole de la bavure ».

Macron à Calais, droit dans ses bottes, parlant de « manipulations » et de « mensonges », a répondu par la menace : ceux qui critiquent l’action du gouvernement en répondront devant la justice.

D’où le harcèlement incessant de militants comme Cédric Herrou, arrêté une dizaine de fois depuis moins de 2 ans.

Et la suite est la préparation du projet de loi « asile-immigration ».

Cette politique est tellement criante d’inhumanité que de nombreux soutiens de Macron se sont fendus de tribunes dénonçant les exactions des forces de l’ordre et l’inhumanité de l’accueil fait aux migrants.

Le défenseur des droits, Jacques Toubon, recommande le retrait de la circulaire Collomb. Il interpelle le 1er ministre qui finit par lui répondre que ce texte constitue « un élément d’une politique d’ensemble conduite par le gouvernement ». Tout est dit dans cette réponse !

Il faut le marteler : c’est la même politique en matière du droit du travail, d’enseignement qu’en matière d’immigration. Ce gouvernement de guerre doit être combattu sur tous les fronts et sans relâche !

Il faut rappeler que l’appel à voter Macron sous le prétexte de lutter contre la politique du Front National a émoussé la combativité de nos organisations. On se retrouve aujourd’hui avec Macron qui fait la politique du Front national contre les migrants. Et pendant des mois, il y a eu beaucoup de silence et de retenue dans la caractérisation de ce gouvernement (Ça doit être le fameux « wait and see » dont a parlé notre secrétaire générale). Pour ne pas empêcher le tout aussi fameux dialogue social, qui nous coûte si cher.

Alors, il ne suffit pas de demander le « retrait » de la circulaire.

B. Groison a annoncé que la FSU proposera à l’ensemble des organisations syndicales un appel pour le respect des droits des migrants.

Combattre pour le respect des droits des migrants, c’est d’abord combattre pour le retrait du projet de loi gouvernemental, tout entier dirigé contre les migrants. C’est le sens de la motion Front Unique.

Motion : « Pour le retrait du projet de loi « asile-immigration » »

Le gouvernement Macron-Philippe-Collomb s'illustre par une politique d’une violence sans précédent contre les migrants et le droit d'asile.

Sur consigne du ministre de l'intérieur, la police multiplie les exactions contre les migrants ; la circulaire Collomb vise à les pourchasser jusque dans les centres d'hébergement.

En février doit être soumis au parlement un projet de loi qui vise en réalité à la liquidation du droit d'asile (procédures expéditives, suppression de fait de la possibilité d'appel, augmentation de la durée de la rétention administrative).

Le CDFN de la FSU se prononce pour le retrait de ce projet de loi, comme de la circulaire Collomb. Il se prononce pour la défense du droit d'asile, pour la régularisation de tous les sans-papiers. Il demande qu'au niveau national se réunissent toutes les organisations syndicales et toutes les organisations attachées aux libertés démocratiques sur ces objectifs.

(19 pour ; 57 contre ; 1 abstention ; 35 refus de vote)

 


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