Congrès National du SNUIPP - contribution du courant Front Unique
Pour défendre l’enseignement public et ses personnels,
la direction du Snuipp doit rompre sa collaboration
avec le gouvernement Hollande-Ayrault-Duflot-Pinel.
Nos collègues ont appris que le secrétaire général de notre syndicat, Sébastien Sirh, a été désigné par le gouvernement comme membre du « comité de suivi » chargé d’appliquer sa contre-réforme des rythmes scolaires. Cette nomination intervient après que la direction nationale du Snuipp a tout fait pour interdire aux enseignants de gagner le combat qu’ils avaient engagé pour le retrait du décret.
Le décret « rythmes scolaires », prélude de l’offensive contre l’enseignement public
La nocivité du décret dépasse la seule dégradation des conditions de travail. Les « projets éducatifs territoriaux » sous l’égide des mairies, visent à particulariser le fonctionnement des écoles (horaires, imbrication des temps scolaire et périscolaire, multiplication des intervenants). Cela prépare la création d’un statut de chef d’établissement, la mise en cause du caractère national de l’enseignement public et celui du statut des enseignants.
Les enseignants ont tenté de s’opposer à la contre-réforme gouvernementale
Sur la ville de Paris, les syndicats ont adopté un front uni sur une plate-forme exigeant en particulier le retrait de la « réforme » des rythmes scolaires. Sans aucun soutien de la direction nationale du Snuipp, il y a eu à Paris une grève massive le 22 janvier. Et dans tout le pays, les enseignants voulaient en découdre.
Face à leur mobilisation, la direction nationale a parfois plié
sans jamais rompre son soutien au gouvernement
C’est sous la pression des sections départementales, que la direction de notre syndicat a voté contre le projet de décret et appelé à la grève le 12 février. Mais jamais, elle n’a engagé le combat pour son retrait. Le 12 février, S. Sihr multipliait les interventions pour indiquer que le Snuipp n’était pas pour le retrait du décret. Au congrès de la Fsu, mi-février, les dirigeants UA et EE s’opposaient à la motion du courant Front Unique pour l’abrogation du décret. Alors, le mouvement des enseignants était sapé, la contre-réforme gouvernementale était sauvée… Et les enseignants concernés dès la rentrée par le décret se retrouvent isolés dans leur école face à des mairies à qui tout est permis.
Dans l’enseignement, comme pour le reste,
le gouvernement œuvre à la satisfaction des exigences du capitalisme
Chasse aux sans-papiers et destruction des campements de Roms se poursuivent avec zèle.
Plan de compétitivité, plans de licenciements, loi transposant l’accord Medef-Cfdt, le gouvernement est toujours aux côtés des capitalistes. Et maintenant, il prépare une nouvelle contre-réforme des retraites.
Dans l’enseignement, les régressions Sarkozy-Fillon maintenues servent de bases à de nouvelles attaques.
A la rentrée 2012, 90% des suppressions de postes d’enseignants programmées par Sarkozy ont été entérinées. En 2013, il n’y aura aucun enseignant fonctionnaire supplémentaire, tous les nouveaux postes seront occupés à 1/3 temps par des étudiants contractuels.
Pour un syndicat au service des enseignants, la direction nationale
doit rompre avec le gouvernement et engager le combat contre lui
Dès à présent, la direction de notre syndicat doit :
- exiger l’abrogation du décret « rythmes scolaires » et boycotter le « comité de suivi »
- refuser de signer le protocole de discussion avec le gouvernement (protocole qui cible le statut des enseignants).