LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


Tribune libre écrite le 27 octobre et parue dans "Pour info" N° 305, 01-05 novembre 2004
Défense de la FSU comme fédération de l'Enseignement Public!

Rupture immédiate de la concertation sur la loi d'orientation du gouvernement Chirac Raffarin!

Non à l'intégration de syndicats de l'enseignement privé à la FSU ! Une seule école, l'école publique!


La proposition de la direction de la FSU d'y intégrer des syndicats de l'enseignement privé en ayant recours à l'hypocrite procédé de la consultation des syndiqués constitue la négation de toute l'histoire du syndicalisme enseignant dans ce pays.

La FEN s'est constituée contre la scission CGT - FO. Son existence même est liée au combat contre les attaques incessantes de la 5ème République contre l'Ecole Publique, ses mesures en faveur de l'enseignement privé, essentiellement catholique. La victoire en mai juin 1981 du PS et du PCF avait remis de manière brûlante à l'ordre du jour me mot d'ordre laïc : une seule école, l'école publique. Le gouvernement d' "union de la gauche" a combattu cette aspiration ; les dirigeants de la FEN comme ceux d' "Unité et Action" à l'époque l'ont trahi. Les privilèges de l'école privée ont été maintenus et renforcés.

En 1992, les dirigeants de la FEN comme ceux d' "Unité et ActioN" ont conjointement brisé la FEN comme cadre du Front Unique réalisé des personnels de l'enseignement public. Le gouvernement Balladur a cru pouvoir s'appuyer sur cette destruction pour porter le coup de grâce. Ce fut l'amendement Bayrou, amendement "caisses ouvertes" pour l'enseignement privé. Mais le gouvernement Balladur avait présumé de ses forces. Avant même la mobilisation d'un million de travailleurs à Paris en janvier 2004, il dût avoir recours à un artifice juridique pour ne pas avoir l'air de reculer devant la mobilisation. Mais l'amendement Bayrou passa à la trappe.

En proposant d'intégrer les syndicats de l'enseignement privé à la FSU, c'est l'histoire de ce combat que la direction de la FSU prétend rayer d'un trait de plume. Les conséquences en seraient meurtrières pour l'enseignement public. Il faudrait donc juger également légitimes les revendications de l'enseignement privé en termes de classes, de postes et celles de l'enseignement public! Il faudrait donc prêter la main à l'offensive pour rayer l'enseignement public de la carte dans un certain nombre de départements et secteurs!

Cette politique de la direction de la FSU est inséparable de sa pleine association à l'élaboration de la loi d'orientation. La loi d'orientation, c'est la privatisation de l'enseignement public, l'autonomie des établissements, le droit reconnu aux chefs d'établissements de recruter les personnels, la liquidation de toutes les garanties statutaires des personnels. C'est l'application à l'enseignement public du fonctionnement du privé.

Les efforts acharnés de la direction de la FSU n'ont pu empêcher qu'aujourd'hui encore plus de 9 syndiqués sur 10 sont des personnels de l'Education Nationale. Le combat pour la défense de la FSU comme fédération de syndicats de l'Enseignement Public est inséparable du combat pour imposer à sa direction:

- de rompre immédiatement la concertation sur la loi d'orientation, loi de privatisation de l'école publique.

- de rejeter toute suppression de postes dans l'Enseignement Public, toute suppression d'école publique, de se prononcer pour les créations de postes nécessaires et par conséquent d'organiser la mobilisation centrale à l'Assemblée Nationale contre le budget 2005 du gouvernement.

- de se prononcer contre l'intégration à la FSU de syndicats de l'enseignement confessionnel.


Le 27 octobre 2004.



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