LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


N° 80, 29 mai 2003

Compte rendu de mandat des élus Front Unique au CDFN de la FSU du 26 mai

POUR LA GREVE GENERALE INTERPROFESSIONNELLE,
LA PREMIERE RESPONSABILITE DE LA FSU :
APPELER A LA GREVE GENERALE DE L'ENSEIGNEMENT PUBLIC !
LE PREALABLE A TOUTE NEGOCIATION :
RETRAIT PUR ET SIMPLE DES LOIS RETRAITE ET DECENTRALISATION DU GOUVERNEMENT !
POUR LE RETRAIT DU PROJET DE LOI FILLON,
QUE LES DIRIGEANTS SYNDICAUX APPELLENT DANS L'UNITE A UNE IMMENSE MANIFESTATION A L'ASSEMBLEE !


Le CDFN (Conseil délibératif National) de la FSU s'est tenu dans des circonstances exceptionnelles : la veille, des centaines de milliers de travailleurs s'étaient rassemblés à Paris pour le retrait du projet de loi Fillon et du projet de loi organique de décentralisation et transfert des personnels. De tous les cortèges, surgissait une exigence massive : grève générale jusqu'au retrait. La FSU a des responsabilités particulières : fédération majoritaire dans un secteur qui est - comme les cheminots en 95 - le fer de lance de la mobilisation, sa prise de position est décisive. Sa première responsabilité est d'appeler dans son secteur à la grève générale de l'Education Nationale. A partir de là, la voie est ouverte à la grève générale de la Fonction Publique et au-delà de toute la classe ouvrière.

C'est le sens de la première motion présentée par Front Unique. En outre, Fillon annonce que désormais, après le temps de la négociation, c'est le temps du Parlement. Le parlement, faut-il le rappeler comprend une majorité écrasante de députés UMP, ces mêmes députés qui ont voté les lois Sarkozy et Perben, la loi Fillon de déréglementation totale du temps de travail, la loi liquidant le statut des MI SE et instaurant les "assistants d'éducation". Il faut interdire à cette majorité de voter la scélérate loi Fillon contre les retraites. Le courant Front Unique a présenté au CDFN une motion pour que la FSU s'adresse à la CGT et à FO pour exiger le refus immédiat du projet de loi Fillon et en cas de refus appelle à une gigantesque manifestation (de même ordre de grandeur que celle du 25 mai ou davantage) à l'Assemblée Nationale pour interdire à la majorité UMP d'adopter une telle loi.

Comment serait - il possible de combattre la loi Fillon contre les retraites, la loi organique de décentralisation et en même temps de négocier dans le cadre de ces projets maintenus ? Les dirigeants ne cessent de parler de "négociations". Mais ne doit-on pas au minimum exiger le retrait des projets de loi contre les retraites et de décentralisation comme préalable à toute négociation ? Ce qui, en bon français, signifie qu'il ne peut y avoir aucune négociation tant que ces projets n'ont pas été retirés.

Voilà les questions cruciales sur lesquels les élus Front Unique sont intervenus au Conseil National.

Force est de constater que la direction de la FSU en rejetant nos motions a tourné le dos aux exigences des personnels.

La motion proposée par la direction évoque la grève générale... mais refuse obstinément d'appeler à la grève générale dans l'enseignement. Elle affirme que l' "objectif est de construire une grève générale interprofessionnelle"... mais dans son secteur de responsabilité elle "appelle les personnels à poursuivre et amplifier l'action engagée et les grèves reconductibles." "Les grèves reconductibles", établissement par établissement ont pour effet en particulier de laisser les collègues convoqués pour les examens hors de leur établissement désemparés, sans consigne, alors que la direction de la FSU a même refusé... de demander le report des examens ! Dans ces conditions, l'évocation de la grève générale interprofessionnelle est de pure forme.

Alors que la question posée est celle de l'affrontement avec le gouvernement pour le défaire, la direction de la FSU propose l'organisation "d'une table ronde... présidée par le Premier ministre" dans les plus brefs délais et a explicitement écarté toute idée de faire du retrait des projets de loi un préalable à toute négociation. N'est ce pas là par avance répondre positivement à la proposition de Raffarin d'une "négociation sans a priori pour la mise en œuvre de la réforme nécessaire de la décentralisation" ? (Discours du 27 mai)

Enfin, la proposition de l'organisation d'une manifestation à l'Assemblée Nationale a été écartée au nom du fait qu' "on ne doit en aucun cas transformer le mouvement en mouvement politique" a dit Nicole Geneix, dirigeante du SNUIPP. Faut-il donc accepter la loi Fillon, la loi organique de décentralisation au nom du fait que les combattre serait "politique" et que leur retrait mettrait en péril l'existence du gouvernement Raffarin lui-même ?

Les obstacles dressés par la direction de la FSU à la volonté des personnels trouvent ici leur véritable cause : en aucun cas, on ne doit porter atteinte au gouvernement ! Mais la volonté des personnels demeure. Ce que les élus Front Unique n'ont pu obtenir dans le Conseil National de la FSU, il appartient aux enseignants eux même de l'imposer aux dirigeants en multipliant les prises de position, délégations etc. Et en même temps, il faut combattre pour que le syndicat soit au service du personnel et non soumis au gouvernement. Voilà pourquoi nous vous invitons à vous porter candidats sur la liste Front Unique de renouvellement des instances nationales de la FSU sur la base des motions ci dessous.

Motion n°1

"Le CDFN de la FSU décide de répondre à la demande exprimée par des centaines de milliers de manifestants le 25 mai.

Pour que la grève générale de tous les travailleurs (public - privé) devienne réalité, le CDFN appelle à la grève générale des personnels de l'Education Nationale, de la culture, de l'Enseignement agricole public pour :

- le retrait du projet de loi Raffarin Fillon contre les retraites
- le retrait du projet de loi organique de décentralisation, de transfert des personnels hors de la Fonction Publique d'Etat

La FSU en appelle à l'ensemble des fédérations de fonctionnaires pour qu'elles appellent également à la grève générale sur les mêmes revendications.

Pour : 3 (Front Unique), contre 61 (dont Aschiéri secrétaire général), Abstention 6, Refus de vote 2


Motion n°2

Le gouvernement compte sur la majorité UMP à ses ordres pour faire adopter la loi Fillon contre les retraites.

Le CDFN de la FSU décide en conséquence de prendre contact avec les autres organisations pour que, ensemble, elles adressent un ultimatum au gouvernement : "Retirez le projet de loi Fillon - Raffarin contre les retraites ! Si le gouvernement ne retire pas immédiatement son projet de loi, nous appellerons dans l'unité à une immense manifestation à l'Assemblée nationale le jour de l'ouverture du débat parlementaire."

Pour : 3 (Front Unique) contre 66 (dont Aschiéri et la totalité des autres tendances) Abstention 3


Amendement (à un texte déposé par "Pour la reconquête d'un syndicalisme Indépendant")

Le CDFN considère qu'aucune négociation sous quelque forme que ce soit (table ronde...) ne peut avoir lieu avant le retrait du projet de loi Fillon, le retrait du projet de loi organique de décentralisation.

Pour : 9 (dont Front Unique)contre 60 (dont Aschiéri), Abstentions 2 Refus de vote 1


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