LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


 

Lettre de liaison N° 253 - 29 septembre 2015   [Version pdf] 

 

POUR OBTENIR LE RETRAIT DE LA CONTRE REFORME DU COLLEGE :

LA RESPONSABILITE DE LA DIRECTION DU SNES, AU NIVEAU LOCAL COMME AU NIVEAU NATIONAL, EST ENGAGEE :

LA DIRECTION DU SNES DOIT APPELER, SANS AUCUNE AMBIGUITE, AU BOYCOTT DES JOURNEES DE FORMATIONS PREPARANT LA MISE EN OEUVRE DE LA CONTRE REFORME DU COLLEGE !

            Le gouvernement entend appliquer sa contre réforme, la ministre Vallaud-Belkacem ne laisse planer aucun doute. Dans ce cadre l’administration cherche à imposer des réunions, y compris pendant les vacances scolaires, sous couvert de « journées de formations ». Ces « formations » visent explicitement à préparer en aval l’application de la contre réforme pour 2016.

Même si cela doit se faire sur la base du « volontariat » pour les périodes de vacances, tout le monde sait que l’administration, pour parvenir à ses fins, exercera une pression maximale (chantage à la notation, etc…) pour que les collègues acceptent.

Le 18 septembre dernier avait lieu la CA du Snes de Clermont-Ferrand. Concernant la contre réforme du collège, et particulièrement les réunions qui préparent sa mise en œuvre via des « stages obligatoires », les élus Front unique ont déposé la motion ci-dessous :

 

La CA du Snes de Clermont Fd réunie le 18 septembre 2015 appelle au boycott des journées de formations préparant la mise en place de la contre réforme du collège, et en particulier de celles qui se tiennent en dehors du temps de service.

La CA s’adresse aux organisations syndicales qui se sont prononcées pour le retrait de la réforme pour appeler en commun au boycott de ces journées.

Pour 2  Contre 16  Abstention 1

La motion a été rejetée. La direction locale UA/ EE a voté contre la seule position qui permette d’entraver la marche du gouvernement : l’appel au boycott. La direction UA/EE a opposé comme arguments qu’il fallait « investir » les journées de formations, que l’on ne pouvait rester « à l’extérieur en laissant la place aux autres », ou encore qu’il fallait « y aller en masse ».

On ne peut prétendre combattre la réforme du collège, déposer des préavis de grève les jours de formation, et en même temps indiquer que ces réunions sont « l’occasion pour les personnels d’intervenir et de montrer leur opposition à la réforme ».

De même le communiqué intersyndical national du 22 septembre reste dans le flou :

"[Les organisations syndicales] refusent de s’associer à la mise en œuvre des plans de formation à la réforme. Elles engagent les collègues à refuser toute anticipation de mise en œuvre de la réforme sous quelque forme que ce soit, et en particulier à ne pas se porter volontaires pour les groupes de travail ou les formations"

Ne pas se porter volontaire, d'accord. Mais qu'en est-il lorsque la convocation se présente comme une obligation avec ordre de mission? L'intersyndicale ne répond pas à cette question.

Nous invitons les collègues à engager le combat pour que partout la direction du SNES (ainsi que les autres organisations qui se prononcent pour le retrait de la réforme), au niveau académique et national, prenne la responsabilité qui est la sienne : qu’elle se prononce clairement pour le boycott effectif des journées de formations auxquelles les collègues de collège sont soumis.


Communiqué du courant Front Unique

 

La direction UA-EE viole grossièrement les règles de fonctionnement de la fédération, obtient que des représentants de syndicats nationaux et de sections régionales trafiquent leurs mandats, pour arracher, par un vote frauduleux, la signature du protocole PPCR avec le gouvernement

Les syndiqués de la FSU, les fonctionnaires doivent être alertés sur la gravité de ce qui s'est passé au CDFN de la FSU des 15 et 16 septembre 2015.

Les règles de fonctionnement de la FSU ont été grossièrement violées par la majorité UA-EE de la fédération. Ces règles – dont il n'est pas utile de rappeler qu'elles ont été édictées par la même majorité UA-EE à la création de la fédération pour garantir à chacune de ces tendances leur position dans l'appareil fédéral – stipulent qu'une décision ne peut être acquise qu'avec 70% des votes exprimés. La direction respecte scrupuleusement ces règles quand elles la favorisent mais fait tout pour s’en affranchir lorsqu’elles l’entravent.

Depuis plusieurs semaines, la direction de la fédération mène une campagne inlassable pour la signature avec le gouvernement de l'accord dit PPCR. Cet accord comporte des attaques d'une extrême gravité contre le statut de la Fonction Publique. Macron en a récemment livré le secret en s'indignant de "l'emploi à vie des fonctionnaires" et réclamant la liquidation de leur statut, déclaration suivie d'un pseudo démenti de Hollande. Celui-ci pense qu'il faut le faire, mais ne pas le crier sur les toits. C'est ce que fait l'accord PPCR qui instaure la mobilité générale, les corps interministériels, la remise en cause du rôle des CAP etc. Il s'agit d'organiser les restructurations massives dans la Fonction Publique qu'entraînent les différentes lois liées à la "réforme territoriale", la loi Touraine qui entraîne 22 000 suppressions de postes dans les hôpitaux publics etc.

La direction de la FSU a délibérément camouflé aux syndiqués le contenu de cet accord, au nom de pseudo "avancées salariales" dont l'essentiel interviendrait... après 2017 ! Du reste, pour nombre de fonctionnaires lesdites "avancées salariales" vont commencer ... par des diminutions de salaire (suppressions de prime, fin de l'avancement accéléré dans certains hôpitaux et collectivités territoriales).

Au CDFN de la FSU, le premier vote n'accordait que 60% des voix à la signature de l'accord. Déjà ce premier vote était le produit d'une répartition très “particulière” des mandats. Ainsi, pour le SNUIPP, faisant fi de la consultation de ses sections départementales (31 Pour, 30 Contre, 34 “ne se prononcent pas”), le secrétariat national avait réparti ses mandats en 5 Pour 3 Contre et 4 NPPV. Il n'empêche que les 70% n'étaient pas atteints.

La direction UA-EE obtenait qu'après une suspension de séance un second vote soit organisé. La transformation des mandats prit alors une dimension industrielle. La délégation du SNUIPP décida de transformer les 4 NPPV en Pour – son secrétaire général, S. Sihr, proposa même à un moment de porter tous les mandats de son syndicat en Pour. Ainsi donc, ce sont 75% des mandats du SNUIPP qui ont été comptabilisés en Pour lors du deuxième vote ! Selon une circulaire de la direction du SNUIPP, des manipulations analogues ont eu lieu pour les votes du SNETAP, du SNESUP et du SNUACTE et pour ceux de 3 sections régionales de la FSU. Le résultat du second vote prouve l’ampleur de la fraude : 6 Pour en plus ; 15 Contre en moins ainsi qu’une abstention et 8 NPPV en plus.

Mais il faut signaler le rôle de supplétif de la direction de la FSU joué par les dirigeants de l'Ecole Emancipée, avec en première ligne, Laurent Zappi, qui n'hésitèrent pas à tordre le bras de leurs propres délégués pour les contraindre à modifier leur vote, ce que firent plusieurs d’entre eux. L’argument frelaté avancé étant "qu’il fallait sauver la fédération". En réalité, il s’agit pour ces dirigeants de “sauver” leur propre place dans l'appareil syndical.

Les conditions dans lesquelles fut arrachée la signature provoquent évidemment émoi et indignation parmi les syndiqués, les militants, quelle que soit leur appartenance de tendance. C'est pourquoi l'appareil central du syndicat a décidé de ne pas en rester là. Dans un courrier au Bureau National (BDFN), L. Zappi et V. Ponvert dirigeants de l'EE exhibent un tract d'Emancipation qui a l'immense tort ... de rendre compte de ce qui s'est passé. L. Zappi serait bien incapable de contester les faits révélés par ce tract. Car ces faits sont relatés avec exactitude. Il entend cependant que la diffusion de ce tract soit à l'ordre du jour du prochain BDFN. Il y a là une innovation inquiétante. Jamais une instance de la FSU n'a à ce jour remis en cause l'expression interne ou publique des courants de pensée. Mais la soumission au gouvernement dont le premier ministre est Valls et son premier lieutenant le banquier Macron a sa logique ; après le traficotage des mandats, vient le moment des mesures de police !

Le courant Front Unique entend non seulement mener partout le combat pour que cesse le soutien de la direction de la FSU (UA EE) au gouvernement, mais aussi combattre pour la démocratie dans la fédération qui inclut le respect des mandats et la libre expression des courants. Dans ce but, il alertera les syndiqués autant que nécessaire.




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