Lettre de liaison N° 209 - 25 janvier 2013 Télécharger
Intervention du représentant Front Unique au BN de la FSU du 21 Janvier
A bas l'intervention de l'impérialisme français au Mali!
Retrait immédiat des troupes françaises!
Bernadette Groison a introduit la discussion en soulignant qu'aucune organisation syndicale ne s'était prononcée, à ce jour, sur l'intervention militaire française au Mali. Ce n'est pas la première fois qu'un silence de mort règne, parmi les dirigeants syndicaux, au sujet des crimes de l'impérialisme français en Afrique : c'est même presque une tradition...
La vérité, c'est qu'il existe aujourd'hui un climat d' « union nationale » en soutien à l'intervention militaire décidée par Hollande. Union qui va du Front National au Front de Gauche, de Le Pen jusqu'à Mélenchon : l'unanimité du Sénat en soutien à Hollande en témoigne.
Mais de cela, je tire des conclusions rigoureusement inverses à celles de la secrétaire générale : la responsabilité du mouvement ouvrier, aujourd'hui, c'est de briser le silence et de briser cette union nationale.
De la même manière que sa politique intérieure, anti-ouvrière, l'intervention militaire au Mali nous renseigne sur la nature du gouvernement Hollande-Ayrault-Duflot-Pinel : c'est un gouvernement entièrement soumis aux exigences des capitalistes. En l'occurrence, il s'agit tout particulièrement d'Areva !
Bien sûr, depuis que le colonialisme existe, les opérations de pillage des grandes métropoles ont toujours été « justifiées » à coups de bons sentiments : au XIXe siècle, on massacrait les populations d'Afrique pour leur enseigner la « civilisation » ; au XXIe, on les bombarde pour les aider à s'émanciper...
Mais ne faisons pas le cadeau à Hollande d'ignorer ses arguties, ni celle des propagandistes aux ordres. Pourquoi prétend-il intervenir au Mali, quelques semaines après avoir promis de n'intervenir « en aucun cas » ?
– S'agirait-il de défendre un « gouvernement légitime » ? Mais le pouvoir actuel a été installé par un coup d'Etat il y a neuf mois à peine ! Et c'est précisément au moment où il menaçait de s'effondrer, ayant perdu tous ses appuis, que l'armée française intervient pour le sauver !
S'agirait-il de « défendre l'intégrité territoriale du Mali », comme l'a martelé Hollande ? Mais pour qui connaît l'Histoire, cette « intégrité » ne tient qu'à une chose : un coup de crayon du colonisateur ! Parce que c'est à Paris que les frontières du Mali ont été tracées, au mépris des peuples !
S'agirait-il de « combattre l'islamisme » ? Soyons sérieux : Fabius recevait les talibans en France il y a quelques semaines à peine pour négocier le triste sort des peuples d'Afghanistan ! Il a annoncé qu'il allait recevoir, la semaine prochaine, les milices islamistes syriennes, que Hollande a promues « représentantes légitimes du peuple syrien » !
Du reste, rappelons-le : en Libye, ce sont des milices islamistes que l'impérialisme français a soutenues et armées, sous prétexte de renverser Kadhafi... et aujourd'hui, au Mali, le gouvernement français s'interroge sur la possibilité de s'appuyer sur les anciens mercenaires de Kadhafi !
La vérité, c'est qu'il n'y a aucune cohérence dans ces inepties : la seule cohérence de toutes les interventions françaises en Afrique, dont celle qui a lieu en ce moment au Mali, c'est de défendre vaille que vaille le « pré carré » de l'impérialisme français. La guerre de Hollande contre le Mali, c'est une guerre pour l'uranium, le coton, le maintien des bases militaires françaises et du contrôle aérien français sur la région.
Du simple fait qu'il s'agit de l'impérialisme français, du simple fait que cette intervention se passe en Afrique subsaharienne, la position du mouvement ouvrier devrait couler de source. La responsabilité de la FSU et de tout le mouvement ouvrier en France, c'est de se prononcer contre la guerre impérialiste au Mali, pour le retrait des troupes françaises.
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