Lettre de liaison N° 206 - 23 novembre 2012
« Rythmes scolaires »
Après un recul tactique de Hollande, la direction du Snuipp doit
rejeter le projet de contre-réforme
et constituer un front uni des syndicats du primaire pour son retrait immédiat
Les dirigeants syndicaux, en particulier ceux du SNUIPP, en concertation depuis des mois pour faire avaler aux profs d’école une demi journée de travail supplémentaire…
L’annonce par F. Hollande de l’étalement sur 2 ans de la réforme dite des « rythmes scolaires » témoigne des difficultés que le gouvernement rencontre pour l’imposer.
Même s’il désigne les problèmes financiers et les demandes des municipalités pour justifier son recul, il ne fait pas de doute que la cause principale en est la résistance des personnels exercée pourtant dans des conditions très difficiles.
En effet, les dirigeants des principaux syndicats (Snuipp et Se-Unsa) flanqués de ceux du groupusculaire Sgen ont tout fait pour aider le gouvernement au travers du processus de « concertation pour la refondation de l’école », puis au cours de séances de pseudo-négociations. Ces dispositifs n’avaient qu’un objectif : faire accepter aux enseignants isolés des mesures inacceptables. Les dirigeants syndicaux affirmaient s’appuyer sur la volonté des enseignants. Ceux-ci ont d’abord été sidérés lorsque Peillon a annoncé, sans que les dirigeants syndicaux le condamnent, qu’ils devraient travailler dès la rentrée prochaine le mercredi. Ils ont ensuite manifesté comme ils l’ont pu leur rejet de cette mesure.
La direction du Snuipp aidée par un organisme de sondage a organisé une consultation auprès des enseignants qui voulaient bien y participer. Chacun sait que ce questionnement individuel est la négation du syndicalisme, de l’action collective. En dépit de cela, les enseignants (24 000) qui ont répondu ont dénoncé l’opération gouvernementale.
…clairement désavouée par les enseignants
D’abord, alors qu’il leur était proposé de déterminer un ordre de priorité entre 11 propositions, ils ont rejeté, de la façon la plus nette, en 11ème et dernière position, la question des « rythmes scolaires », plaçant aux deux premières places : la baisse des effectifs, et la restauration de la formation des maîtres. Ce choix manifestant leur volonté d’effacer les effets les plus régressifs de la politique du gouvernement Sarkozy-Fillon avec les dizaines de milliers de postes d’enseignants supprimés et la liquidation de la formation des maîtres.
Quand on leur a présenté l’ajout d’une demi-journée de travail le mercredi, c’est-à-dire la mesure prioritaire de Peillon, seuls 34% s’y sont montrés favorables (dont 13% étant tout à fait favorables) alors que 62% s’y sont opposés (dont 40% tout à fait opposés). Pour l’éventualité du travail le samedi (qui n’est pas avancée par Peillon), le rejet est même supérieur.
Et pour bien montrer qu’ils ne sont pas dupes de l’opération « rythmes scolaires », 61% considèrent que « La réforme des rythmes scolaires se basera avant tout sur les intérêts économiques et politiques ».
Le combat des militants du courant Front Unique…
Les militants du courant Front unique sont intervenus parmi leurs collègues, dans les réunions et instances syndicales pour organiser le combat contre la réforme « rythmes scolaires ». Ils ont combattu contre l’aggravation des conditions de travail des enseignants des écoles, déjà terriblement dégradées par Sarkozy-Fillon.
Ainsi le conseil syndical du Snuipp de l’Hérault, à l’initiative de notre courant, a considéré que les mesures avancées par Fillon étaient inacceptables et devaient être rejetées, tout particulièrement celle voulant imposer aux élèves et à leurs maîtres de travailler le mercredi matin.
… et l’acharnement de la direction du SNUIPP à faire passer la réforme
Pourtant, la direction nationale du Snuipp, malgré les revendications des enseignants, persiste à accepter le travail le mercredi matin, ne demandant que la « libération » des mercredis après-midi.
Mais, il ne faut pas oublier que cette « réforme » prévoit aussi le renforcement du pouvoir municipalités sur les écoles à la faveur de la confusion délibérément recherchée des temps scolaire et péri-scolaire par les biais des « projets éducatifs locaux » (PEL). Il y a donc derrière les apparences, la volonté gouvernementale de casser le cadre national de l’Enseignement public. Et d’ailleurs, la décision de Hollande de livrer aux communes le choix de la date de la réforme manifeste nettement cette volonté.
Une chose est certaine, même si le gouvernement a amorcé un léger recul dans son calendrier, il conserve la même volonté de s’en prendre au cadre national de l’Enseignement public et de dégrader les conditions de travail des enseignants des écoles.
Il faut imposer à la direction du SNUIPP qu’elle défende les revendications
Plus que jamais, il faut combattre pour imposer à la direction du Snuipp de défendre les revendications des enseignants. Cela implique que la direction du Snuipp cesse toute discussion avec le gouvernement sur ce projet de contre-réforme et qu’elle organise le front uni des syndicats des enseignants des écoles pour en obtenir le retrait immédiat.
C’est l’orientation que défend le courant Front unique. Il ne reste plus que quelques jours pour voter pour notre liste dans la Fsu.
Le 21 Novembre
Au moment où ce communiqué de notre courant est rédigé nous ne disposons pas des résultats du Conseil National du SNUIPP.