LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


Lettre de liaison N°145 - 4 février 2009

Intervention d'Olivier Lestang au titre du courant Front Unique au Bureau National de la FSU du 2 février

Après les deux millions et plus de manifestants contre Sarkozy et son gouvernement,

la responsabilité des dirigeants syndicaux est immense:

ils doivent refuser de participer au "sommet social" convoqué par Sarkozy!


Ce Bureau National se tient à un moment charnière, où une porte entrebâillée par le mouvement des masses peut être ouverte, ou refermée. Et la responsabilité des directions syndicales qui se réunissent ce soir est à cet égard énorme.

Quand Fillon affirme aujourd'hui dans Le Monde qu'il n'y avait pas de "message précis" le 29, c'est qu'il se reporte à la plate-forme commune des huit organisations syndicales, pour masquer les mots d'ordres réels des manifestants. Car qu'ont dit plus de deux millions de manifestants: arrêt des licenciements, arrêt des suppressions de postes, retrait des contre-réformes du gouvernement. C'est ce qu'exigent les enseignants-chercheurs en grève pour le retrait du projet de décret qui brise leur statut, c'est ce qu'exigent les étudiants comme ceux de Clermont-Ferrand réunis en AG pour dire: retrait de la "réforme" des concours, mot d'ordre dont la direction ne veut pas entendre parler [Gérard Aschieri a ainsi déploré lors de ce bdfn qu'il y ait eu "glissement" notamment chez les enseignants en Iufm du "report" qu'il met en avant au mot d'ordre de "retrait"]. Et c'est pourquoi à commencé à sourdre dans les manifestations le mot d'ordre "Sarkozy dehors!".

On nous propose dans ce Bureau National d'attendre l'émission de Sarkozy pour reconvoquer l'intersyndicale. Mais toutes les "réponses" que les dirigeants syndicaux font mine d'attendre sont déjà connues. Ce ne sont pas des réponses, ce sont même des insultes aux manifestants. Fillon le redit aujourd'hui: "rien ne serait pire qu'un changement de cap". En particulier, il précise qu'il est hors de question de revenir sur les suppressions de postes. Mais les personnels le savent: la "réforme des lycées" reportée se voit relancée par "l'expérimentation", la concertation autour de la commission Descoings. A cet égard, la direction du SNES doit lancer le mot d'ordre clair du boycott de l'expérimentation et se prononcer pour le retrait définitif de la "réforme". Mais c'est dés le 29 au soir que Sarkozy a réaffirmé sa "détermination totale", suite à quoi il a mis en avant la tenue d'un prochain "sommet social" à l'Elysée pour mettre en place "l'agenda des réformes" avec les directions syndicales. Il s'agit ainsi d'utiliser la concertation avec les directions syndicales pour étouffer ce qui s'est exprimé le 29. Le cadre de cette réunion est posé: c'est la politique rejetée en masse le 29. Fillon précise même aujourd'hui qu'il s'agit tout particulièrement d'associer les directions des organisations syndicales au traitement des restructurations, de l'accompagnement des périodes de chômage, bref d'en faire ses auxiliaires dans le cours de la crise épouvantable du capitalisme, crise qui enfle sans cesse.

Aujourd'hui, participer à ce sommet signifierait - comme l'a demandé Sarkozy le 19 janvier lors de ses vœux à Mailly et Thibault - "endosser" ses contre-réformes, ce serait la négation des exigences qui ont percé dans les manifestations du 29 janvier. Cela donnerait aussi le sens de la "nouvelle journée" pour mars et des "actions tournantes" proposée par la direction fédérale.

Au contraire, le boycott de ce sommet, la mise en quarantaine de Sarkozy, serait un revers politique cinglant pour le gouvernement, cela lui porterait un coup qui ouvrirait la voie à la mobilisation des travailleurs sur leurs propres revendications, avec leurs propres méthodes, contre le gouvernement et sa politique.

C'est pourquoi je propose que ce soir la direction de la FSU appelle l'ensemble des confédérations à prendre cette position, et qu'elle la défende publiquement dans les jours qui viennent.

Cette position a obtenu 2 voix pour, 21 contre (dont les tendances Ecole Emancipée et PRSI).




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