LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


Lettre de liaison N°143 - 20 janvier 2009

Réunis à l'initiative du courant Front Unique le 17 janvier à Paris, 47 enseignants et personnels de l'Education nationale de 18 départements s'adressent à leurs collègues syndiqués et non syndiqués:

Après le "report" de la réforme des lycées, pour son retrait définitif, le rétablissement des postes, l'abandon des contre-réformes, il faut s'organiser pour imposer la rupture de la concertation entre les directions syndicales et le gouvernement.


Alors que ses CRS matraquaient les manifestants, Sarkozy a présenté ses "vœux" aux enseignants depuis St-Lô: "Les suppressions de poste seront maintenus car il faut maîtriser les dépenses publiques ; les réformes se feront y compris la réforme des lycées, après une nouvelle concertation".

Alors qu'ils viennent de faire adopter à l'Assemblée un nouveau plan de 26 milliards de cadeaux au patronat, Sarkozy et son gouvernement entendent faire payer la crise du capitalisme, leur crise, aux travailleurs, aux jeunes, en intensifiant leurs contre-réformes, en bouchant toute perspective d'avenir.

De ce gouvernement, les seules "réformes" auxquelles on puisse s'attendre, ce sont des réformes de liquidation du droit à l'éducation, à la santé, la destruction des acquis ouvriers!

Mais ils ont dû manœuvrer en recul sur la "réforme" des lycées, premier recul depuis 2007. Certes le report n'est pas le retrait. Mais pourquoi ce recul? Parce que la concertation qui avait préparé le terrain à cette réforme de liquidation de l'enseignement secondaire, avec notamment la signature par les directions syndicales avec Darcos des "16 points de convergence", s'est interrompue sous la pression des enseignants, parce que dans cette brèche un mouvement lycéen s'est développé, en écho aux mobilisations de la jeunesse en Grèce et en Italie.

Ce "report" a pour but de préserver la totalité de l'offensive violente des Sarkozy-Fillon-Darcos contre l'enseignement public, le corps enseignant, l'ensemble de ses personnels:

-diminution horaire, appauvrissement de l'enseignement, suppression de milliers de RASED dans le primaire,
-réforme des Lycées Professionnels de réduction à trois ans des Bacs Professionnels et de liquidation des BEP,
-réforme du lycée de liquidation des filières, de réductions horaires, de liquidation du bac comme diplôme national au profit du "bac à la carte",
-projet de décret de destruction du statut des enseignants-chercheurs.

A tous les niveaux, "autonomie des établissements", mise en concurrence (comme l'illustre la LRU), liquidation de la carte scolaire. Et ce qui va avec: liquidation des concours nationaux d'enseignement, de la qualification disciplinaire et pédagogique des enseignants.

Il est possible de battre en brèche cette politique, d'obtenir le rétablissement des postes, l'arrêt immédiat, l'abrogation de l'ensemble des contre-réformes du gouvernement Sarkozy-Fillon contre l'enseignement public.

Mais pour cela, il faut en finir avec la coopération, via le "dialogue social", des directions des organisations syndicales avec le gouvernement. "J'ai plus signé d'accords avec les syndicats durant ces 18 derniers mois que durant les trente dernières années" a pu déclarer Darcos. Aujourd'hui, c'est ce sur quoi veut s'appuyer Sarkozy pour remettre en selle la réforme des lycées via la commission Descoings, conforté qu'il est par le texte d'appel au 29 janvier commun aux huit directions confédérales et fédérales, qui s'y réclament des "lois du marché" et du "dialogue social".

La première exigence à adresser aux directions syndicales, à commencer par ceux de la FSU, pour affronter le gouvernement, lui faire ravaler ses contre-réformes, est donc claire: exigez le retrait des réformes et en conséquence rompez le dialogue social!

Cela signifie le refus de participer à la concertation Descoings sur la réforme des lycées, l'appel au boycott des "journées banalisées" de discussion de cette "réforme"!

Cela signifie l'appel national au refus des procédures du SMA, au refus de la mise en place de la "réforme" du primaire et des évaluations.

Cela signifie encore l'appel au boycott national des maquettes des " masters " instaurés dans le cadre de la réforme des concours.

L'aspiration à combattre dans l'unité le gouvernement peut se concrétiser: exigeons des directions syndicales de convoquer dans les plus brefs délais une assemblée nationale des délégués d'établissements et de secteurs de toute la France pour décider de l'action efficace visant à défaire le gouvernement!

C'est dans ce sens que nous vous proposons de vous regrouper sur cette orientation, d'agir partout dans les syndicats, dans les assemblées des personnels, pour la faire triompher.

Adopté à l'unanimité des participants, ainsi que la motion sur la Palestine ci-après

Les enseignants réunis à l'initiative de Front Unique invitent les enseignants à intervenir partout pour imposer aux directions syndicales qu'elles agissent effectivement pour l'arrêt immédiat et inconditionnel de l'agression barbare contre le peuple palestinien à Gaza. Cela signifie: qu'elles convoquent une puissante manifestation unitaire à l'ambassade d'Israël, qu'elles organisent le boycott effectif via les fédérations syndicales des transports d'Israël à l'instar de ce qui a commencé à se faire en Grèce: pas un bateau, pas un avion en direction d'Israël!


Paris, le 17 Janvier 2009

Enseignants, étudiants, travailleurs de l'enseignement public, reprenez, faites circuler ce texte.

Pour centraliser et faire écho aux prises de position, aux interventions, pour être plus forts, prenez contact:


Front Unique, 11, rue Michalias, 63000 Clermont-Fd.
email: mel@frontunique.com




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