LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


Lettre de liaison N°110 - 10 janvier 2007
IL EST ENCORE TEMPS POUR LES DIRECTIONS SYNDICALES (en particulier celle du SNES et du SNEP) DE PRENDRE LEURS RESPONSABILITES POUR OBTENIR LE RETRAIT DU PROJET DE DECRET QUI LIQUIDE LE DECRET DE 50.


Déclaration du courant Front Unique au BDFN de la FSU le 8 Janvier 2007

Le gouvernement Chirac Villepin vient, par le biais d'une communication de de Robien, de faire savoir qu'il maintenait son projet de décret s'attaquant frontalement au statut des professeurs du second degré via la suppression de l'heure de première chaire pour des dizaines de milliers d'entre eux et l'instauration de la bivalence.

Le 11 décembre, les directions syndicales ont boycotté le CTPM à juste titre.

Le 18 décembre, elles ont déclaré au ministre qu'elles quitteraient immédiatement le CTPM si le ministre ne faisait pas disparaître de l'ordre du jour le projet de décret. Si les actes ont un sens, cela signifie qu'on ne peut discuter avec ce gouvernement alors qu'il maintient ce projet de décret.

Le même jour, les directions syndicales appelaient les enseignants du second degré à la grève. Ils y ont répondu très largement, majoritairement. Ils ont indiqué par là qu'ils voulaient que se réalise le Front Unique des organisations syndicales pour combattre jusqu'au retrait du projet gouvernemental.

Ce n'est pourtant pas dans ce sens que vont les propositions qui nous sont faites aujourd'hui.

D'une part, s'agissant de la FSU, on nous propose un rassemblement national de cette seule fédération le 20 janvier qui a pour caractéristique d'évacuer le mot d'ordre qui unifie les enseignants à savoir: le retrait du projet gouvernemental, la défense du décret de 50, et dont l'objectif, selon la direction du SNES, est d'"interpeller les candidats sur les questions de l'école".

Mais aujourd'hui il y a un gouvernement "qui travaille" comme dit Chirac, c'est-à-dire qui frappe. Dans ce gouvernement, il y a d'ailleurs le candidat Sarkozy. Ce que veulent les grévistes du 18 décembre, plus généralement les enseignants, ce n'est pas "interpeller" les candidats, demander à Sarkozy de faire une "bonne" politique sur l'Ecole - d'autant que sur cette question il a largement prévenu sur ce qui nous attendait. Ce qu'ils veulent, c'est que soit affronté et vaincu le gouvernement Chirac Villepin Sarkozy actuellement en place, en particulier sur la question précise du maintien du décret de 50, du retrait du projet de décret gouvernemental.

Si on se tourne maintenant vers l'appel intersyndical, on voit que cet appel prétend faire appel à Villepin contre de Robien en lui demandant d'"arbitrer" en faveur des enseignants. De qui se moque-t-on? Comme si tout le monde ne savait pas ici que la décision de casser le statut des professeurs a été pris par Chirac, Villepin, Sarkozy, de Robien ensemble? Dans cet appel, l'intersyndical se réclame du "dialogue social" pour faire appel à Villepin.

Mais c'est la négation de la décision prise de ne pas participer au CTPM du 11, de quitter le CTPM du 18 décembre dont on voit bien qu'elle a été prise sous la pression des enseignants. Car que signifie quitter le CTPM sinon indiquer qu'il ne peut y avoir aucun "dialogue social" sur la mise en œuvre du décret qui veut casser le statut des professeurs du secondaire!

Il est encore temps de prendre les décisions qui permettront de défaire le gouvernement, de sauver le statut des professeurs. Cela signifie: organiser dans les délais les plus rapprochés, avant la publication du décret, le vrai regroupement national de toute la profession non pas "auprès des pouvoirs publics", non pas "pour interpeller les candidats" mais pour affronter le gouvernement là où il siège, au moment où il y est, sur le mot d'ordre unique: retrait du projet de décret, et pour cela d'appeler à la grève pour que les collègues puissent y participer. C'est ce que la direction de la FSU, celles de ses syndicats nationaux directement concernés (SNES, SNEP, SNUEP), doivent proposer aux autres syndicats du second degré.

Cela signifie: décider immédiatement de boycotter le CTPM du jeudi 11 Janvier, de rompre toute discussion avec ce gouvernement qui maintient en totalité le projet de décret qui casse le statut des professeurs du second degré. Sur cette question, le courant Front Unique présente la motion suivante

Motion Front Unique

Le BDFN de la FSU constate que le 4 Janvier le gouvernement par le biais de de Robien a annoncé qu'il maintenait intégralement son projet de décret contre les professeurs, décret dont il annonce la promulgation fin Janvier.

Le BDFN se prononce pour le retrait pur et simple du projet gouvernemental, pour la défense des acquis statutaires des enseignants du second degré concentrés dans les décrets de 50.

Il se prononce pour que l'ensemble de ses représentants, et en premier lieu les représentants des syndicats du second degré boycottent le CTPM du 11 Janvier. Il décide de rompre toute discussion avec ce gouvernement qui maintient son projet de décret scélérat.


Gérard ASCHIERI a appelé à rejeter cette motion en indiquant que le CTPM portait sur les moyens de la rentrée 2007 et qu'il fallait y être. Or, outre le fait que les représentants syndicaux n'ont pas au CTPM d'autre possibilité que d'entériner les suppressions de poste qui procèdent du budget 2007, dans ce cas précis, le CTPM va entériner un nombre de suppressions de postes qui incluront l'application par anticipation du décret gouvernemental!

La motion a obtenu deux voix (représentant FU et Emancipation). Il y a eu trois abstentions, trois refus de vote et 23 voix contre (Unité Action, PRSI et la majeure partie des membres de l'Ecole Emancipée).


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