Après la lourde défaite sur les retraites, en finir avec l’orientation de l’intersyndicale qui y a conduit.
Rupture de la concertation avec le gouvernement Sarkozy-Fillon
Front unique CGT FO FSU pour la défense des acquis ouvriers et contre les plans d’austérité !
Le Snuipp doit se prononcer contre l’affiliation de la FSU à la CES.
Le 29 novembre, l’intersyndicale (CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA) a décidé d’appeler à la journée de la CES du 15 décembre. On y lit : “La nécessaire réduction des déficits doit être le fruit d’une autre politique” et “L’harmonisation de la fiscalité des entreprises est une nécessité urgente.”
“La nécessaire réduction des déficits publics” ? C’est en son nom que Sarkozy et Fillon ont fait passer la contre-réforme des retraites. Ainsi la CES et ses représentants français se prononcent pour que les travailleurs paient aux banksters la dette et ses intérêts usuraires dont le remboursement est une cause essentielle de ladite dette.
“L’harmonisation de la fiscalité des entreprises” ? Ainsi la CES et ses représentants français se prononcent pour la liquidation des “charges sociales” - en réalité cotisations sociales, salaire différé - au profit de la TVA, payée principalement par les travailleurs. Ainsi serait remise en cause l’existence même de la Sécurité Sociale car les cotisations sociales ne sont pas en “harmonie” avec ce qui existe dans le reste de l’Europe !
Cette dernière prise de position de l’intersyndicale est dans le droit fil de celle qui pendant deux mois a conduit à la défaite sur les retraites. Il faut y revenir
L’intersyndicale, instrument de la défaite sur les retraites
Les dirigeants syndicaux ont participé au Conseil d’orientation des retraites, martelé sur la nécessité d’une réforme, ils sont allés au “sommet social” convoqué par Sarkozy le 15 février pour l’aider à préparer son “agenda social”. Dans les mois qui ont suivi, ils ont participé à 56 réunions de concertation, pas une de moins (Sarkozy l’a indiqué sans démenti).
L’intersyndicale, alignée sur la CFDT de Chérèque, a de bout en bout banni le mot d’ordre de retrait de la contre-réforme des retraites. Ainsi, l’intersyndicale a réussi à empêcher les travailleurs de centraliser leur combat dans un front uni contre le gouvernement sur le mot d’ordre : “retrait de la contre-réforme Sarkozy-Fillon”.
Le 7 septembre, les travailleurs dans les manifestations massives ont montré leur disponibilité au combat pour le retrait du projet de loi sur les retraites. Mais le 8, au Bureau national de la FSU, seul le représentant Front Unique a voté pour que la direction de la FSU propose à la CGT et à FO, d’appeler ensemble à une manifestation centrale de tous les travailleurs à l’Assemblée nationale à Paris le 15, jour du vote. L’intersyndicale, elle, en décidant d’appeler à une nouvelle journée d’action le 23, laissait délibérément la majorité UMP adopter la loi le 15. Malgré ce vote qui représentait pour le gouvernement une victoire de première importance, les travailleurs n’ont pas renoncé. Ils continueront à répondre en masse aux appels à manifester des dirigeants. Mais au sommet, les dirigeants donnaient quotidiennement toutes les garanties au pouvoir, avec lequel, déclare Woerth, “les contacts sont quotidiens” ; en bas, les représentants locaux des mêmes dirigeants organisaient les “actions reconductibles » qui n’avaient d’autre but que de faire porter aux travailleurs la responsabilité de la défaite programmée. Aussi, une fois la loi promulguée, Sarkozy déclarera le 16 novembre : “Hommage soit rendu aux forces syndicales dans notre pays, nous avons fait cette réforme sans violence ... Les syndicats ont été responsables...”
Il y a dans cet hommage, toute l’accusation que peuvent porter les travailleurs à l’intersyndicale, à sa soumission au gouvernement.
Ce bilan accablant doit nous faire refuser d’enchaîner notre fédération syndicale à la CES, équivalent européen de l’intersyndicale. Le Snuipp doit se prononcer clairement pour le refus de la demande d’affiliation à la CES.
Le 5/12/2010, pour Front unique, Yves Ankaoua