Compte rendu de la délégation Front Unique au congrès national de la FSU

(28 Janvier - 2 février 2007)


Intervention de Yvon Breda en séance plénière, le vendredi 2 février


Camarades,

A l'issue de ce congrès, les collègues ne comprendraient pas que le congrès national de la FSU n'apporte pas une réponse à la question qui travaille en particulier les enseignants du second degré, c'est-à-dire: comment faire en sorte que la remise en cause des décrets de 50 soit interdite? Comment empêcher le gouvernement de promulguer son décret?

Hier, le conseil d'Etat a rendu, selon le ministre de Robien, un avis favorable à son projet de décret détruisant les statuts de 1950. Le gouvernement a décidé, pour préparer les élections, de briser la colonne vertébrale du corps enseignant du secondaire.

Après la grève du 18 décembre appelée dans l'unité de toutes les organisations syndicales, grève dont l'appel a été quasiment imposée aux directions syndicales par les collègues, on a pu voir lors de ce congrès, de manière hélas très lointaine, et étouffée, que les collègues n'acceptaient pas que le décret de Robien passe sans résister. Il ne s'agit pas en réalité d'une question qui ne concernerait que le second degré.

En effet, il s'agit peut-être d'une des dernières possibilités d'infliger une défaite au gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy, et ce à quelques encablures des présidentielles.

Tous les travailleurs de l'enseignement comprennent l'enjeu:

- Soit le décret est retiré, et alors le feu roulant d'attaques gouvernementales, contre le corps enseignant pourra être enrayé. Les suppressions de postes, la destruction des écoles avec les EPEP, l'augmentation de la durée des stages en établissements dans le cadre de la contre-réforme des IUFM pourront être remises en question ;

- Soit ce projet de décret passe, et alors non seulement les enseignants du second degré, majoritaires dans la fédération, auront subi une défaite sérieuse, mais encore le gouvernement pourra poursuivre sa politique de malheur jusqu'aux élections présidentielles, mettant ainsi sur orbite le candidat commun UMP/MEDEF Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa.

Alors camarades, l'urgence qui aurait du saisir ce congrès, le congrès de la première fédération syndicale de l'enseignement, c'est bien de chercher les moyens d'infliger une défaite au gouvernement sur cette question. Or, il faut le constater: si la direction de la FSU avait voulu empêcher que les possibilités ouvertes par la grève du 18 décembre puissent aboutir à l'engagement d'un réel combat d'ensemble, elle ne s'y serait pas prise autrement qu'en cherchant à faire valider par ce congrès le dispositif qu'elle a mis en place depuis la rentrée et celui qu'elle annonce pour la suite.

Après la grève du 18 décembre, il y a eu l'écran de la manifestation nationale de la seule FSU, prévue de longue date, pour "interpeller" les candidats à la présidentielle, comme si, en particulier concernant le candidat Sarkozy, il était possible d'ignorer les réponses.

Et maintenant, la direction de la FSU propose aux collègues une journée d'action sur les salaires et les postes! On peut parler d'un véritable acharnement de la part de la direction fédérale.

Acharnement à faire disparaître le mot d'ordre sur lequel les collègues se sont mobilisés, à savoir le retrait du projet de Robien et le maintien intégral des décrets de 1950.

Mais aussi acharnement à ne rien faire qui puisse menacer le gouvernement, acharnement proportionnel à celui consacré à engager les démarches d'adhésion à la CSI, acharnement inversement proportionnel à celui pour barrer la route au duo Sarkozy-Parisot.

(Interventions multiples de la commission pour pousser à conclure)

Alors pour conclure camarades, il est tout juste temps, c'est la dernière chance, de prendre la décision d'appeler à la grève, avant les vacances, et à une manifestation nationale, à Paris, au siège du gouvernement, pour le retrait du projet de décret Robien! C'est ce que propose le courant Front Unique.

Motion "action" présentée par le courant Front Unique

Le congrès de la FSU:

- Considérant que les mobilisations en cours montrent qu'il est encore possible d'arracher le retrait du projet de décret brisant les statuts de 1950

- Considérant qu'infliger une défaite sur cette question au gouvernement à moins de trois mois des élections présidentielle serait de première importance pour briser la vague d'attaques qui déferle contre tous les personnels (EPEP, etc.)

- Décide d'appeler à la grève à une manifestation centrale et nationale, à Paris, au siège du pouvoir, dans l'unité des organisations syndicales sur le mot d'ordre de retrait du projet de décret de Robien, et ce avant le début des vacances de février.

Il invite ses syndicats nationaux les plus directement concernés à faire de même.

Pour: 15, contre: 513 ; abstentions: 13 ; refus de vote: 24


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