LETTRE DE LIAISON


des militants combattant
pour le FRONT UNIQUE
des syndicats de l'enseignement public


 

Communiqué du courant Front Unique de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU)

Collège Bellefontaine de Toulouse : 6 enseignants mutés d’office pour « délit » de grève et d’opposition aux pratiques de leur chef d’établissement !

La responsabilité immédiate des dirigeants de la FSU est engagée : ils doivent s’exprimer publiquement et exiger de la ministre la levée des sanctions.

Le 18 juin – dans une période propice à tous les mauvais coups contre les enseignants – le rectorat de l’académie de Toulouse décidait de muter 6 enseignants du collège Bellefontaine de Toulouse, « dans l’intérêt du service » selon la rectrice.

Le « délit » commis par ces enseignants ? Ils ont fait grève contre la « réforme » Vallaud-Belkacem de l’ « éducation prioritaire » et se sont opposés à leur chef d’établissement!

A partir de décembre 2014, plus de 30 enseignants de ce collège se sont engagés dans une mobilisation prolongée pour contre leurs conditions de travail et les conditions d’études de leurs élèves. Une grève rapidement aggravée par les excès de zèle du chef d’établissement.

C’est un fait avéré que, pour aboutir à la sanction des 6 enseignants grévistes, les pires crapuleries ont été employées par leur hiérarchie - jusqu’au détournement d’un e-mail tronqué afin de faire croire à la formulation de « menaces de mort » à l’encontre du principal.

Ainsi, alors même que le parquet a classé sans suite les poursuites engagées par ledit principal, la rectrice Hélène Bernard comme le journal Le Monde (20/06/2015) ont repris publiquement ces allégations à leur compte.

Dans cette affaire, la volonté de briser un foyer de luttes syndicales, la remise en cause du droit de grève ne font aucun doute.

La rectrice de l’académie de Toulouse ne fait aucun mystère à ce sujet, elle qui incrimine publiquement « ce collège, qui a épuisé beaucoup de chefs d'établissement, où l'esprit de contestation est culturel et historique », tout en balayant avec mépris leurs revendications (La Dépêche, 27/6/2015).

Le message est clair : face aux injonctions de la hiérarchie, quelles qu’elles soient, les enseignants se doivent désormais de courber l’échine sans broncher ni réagir.

Cette répression se situe dans le droit fil des contre-réformes du gouvernement

Le cas du collège Bellefontaine ne constitue pas un fait-divers isolé : plus tôt dans l’année, un professeur de philosophie de Poitiers a été muté suite aux accusations grossières d’« apologie du terrorisme ». A Colombes (92), 2 enseignants du collège Gay-Lussac sont également inquiétés pour « délit » de grève.

Principaux et rectorats n’agissent pas seuls : leur acharnement traduit fidèlement les contre-réformes engagées par le gouvernement. Liquidation des statuts enseignants, contre-réforme des collèges et désormais « réforme » de l’évaluation des enseignants, qui serait laissée à la discrétion des seuls chefs d’établissement : pour avancer dans ce sens, le gouvernement doit briser les résistances.

La responsabilité des dirigeants de la FSU est engagée

Face à une telle brutalité, on ne peut que s’étonner du silence assourdissant des dirigeants de la FSU, majoritaire dans l’enseignement public : le 1er juin, par un vote unanime, les Bureau National de la FSU décidait certes de condamner les procédures engagées contre les enseignants de Bellefontaine, et d’interpeller à cet effet rectorat et ministère… mais ce vote n’a été suivi d’aucun effet !

Au contraire : le site de la FSU, qui produit des communiqués de « soutien » aux travailleurs réprimés dans d’autres secteurs, ne dit mot de la répression organisée contre les enseignants de Toulouse. Le 1er juillet, les enseignants de Bellefontaine manifestaient devant l’Assemblée Nationale : la FSU y a brillé par son absence.

Ce silence doit être rompu : il est de la responsabilité immédiate des dirigeants du SNES, du SNEP, ainsi que de la secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison, de s’exprimer publiquement pour exiger la levée des sanctions engagées contre les 6 enseignants du collège Bellefontaine. Le droit de grève n’est pas négociable !



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